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Syncope

"Sauver les meubles"

Portrait Publié le 03/02/2021

Comment réagir face à la crise sanitaire quand ta structure était en plein développement juste avant la Covid ? C’est ce que nous avons voulu savoir en prenant le pouls de Syncope Prod.

Lors du premier confinement, ce sont les tournées de mars et avril qui ont commencé à sauter. Le groupe Klone, avait une vingtaine de dates réparties entre mars et août. Toutes ont été annulées ou reportées alors que le groupe prévoyait de sortir son album en juin afin de pouvoir s’appuyer sur cette tournée d’été. D’autres groupes avaient des sorties d’album ou d’EP prévues comme Stinky, Uncut ou Venus VNR. Mais toutes ces formations ont dû revoir leurs stratégies de diffusion. Uncut a repoussé son album du printemps au mois de novembre 2020, Venus VNR a décalé sa stratégie sur 6 mois.

Aujourd’hui, les bookeurs de Syncope, Sullivane et Isabelle, se projettent sur l’automne 2021 : «en booking on part sur l’automne même pour les groupes qui sortent leur album ce printemps, mais le calendrier des salles semble déjà bouché». C’est avec les festivals que l’équipe a trouvé le plus de réactivité et de garanties pour les reports. Le calendrier a été plus complexe à négocier avec des salles qui en sont parfois à leur quatrième décalage en moins d’un an, et pour ce qui est de la programmation de tel ou tel artiste perd du sens. Le risque au final : l’annulation pure et simple de la date, et des artistes pour qui il devient impossible de défendre leur album sur scène.

Pour supporter la crise, et garantir la rémunération des musiciens même en cas d’annulation, les aides du CNM (Centre National de la Musique) et le fonds d’urgence régional mis en place cet été ont été salvateurs. Les artistes de Syncope Prod ont aussi vu leurs salaires maintenus grâce aux subventions d’aide à la tournée qui avaient été validées.

Au final le travail du bookeur a complètement été chamboulé: «La dimension administrative s’est imposée à nous sur le premier confinement, alors qu’en tant qu’asso on n'avait pas la ressource à ce niveau.» Syncope a pu adhérer au SMA pour un meilleur suivi des contrats «clauses covid», des dossiers d’aides, et négocier les dates avec une part de la cession due même en cas de report.

«Avant c’était la technique (location de sono) qui finançait la partie artistique. Cela venait de s’inverser avant la crise. Donc on a pu profiter de l’artistique, de notre volume d’activité pour sauver nos meubles et ceux des artistes.»

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