À la fois brute et viscérale, la musique de Troisième Dessous interpelle l'oreille et la conscience par une identité marquée et intransigeante. Aux roulements d'une basse rauque jouée avec une superbe autorité se frotte un Saz électrique étincelant, qui convoque aussi bien les Doors quand il se fait psychédélique, que The Cure quand il se pare d'un effet chorus. Une batterie synthétique impose au trio une cadence inéluctable venant prolonger métaphoriquement le propos des textes, conforter une esthétique sombre nous plongeant dans Joy Division, ou bien provoquer une transe entraînante. Mais Troisième Dessous c'est - peut-être avant tout - de la chanson, déclamée d'une voix désabusée, lancinante et hypnotique, dont la diction tout en sobriété et retenue laisse parfois échapper des inflexions évoquant Brel ou Barbara qui sont d'autant plus gratifiantes qu'elles sont parcimonieuses. 

Antoine Delestre

Participez au financement de l'EP de Troisième Dessous