Aller au contenu principal

DOROTHÉE DOYER

Interview Publié le 13/01/2023

La chanteuse et pianiste Dorothée Doyer vient de se lancer dans une carrière solo avec un premier EP très réussi et totalement autoproduit « De plus belle ».

Peux-tu résumer ton parcours de musicienne en évoquant les rencontres ou expériences les plus marquantes ? 

J'ai commencé la musique très tôt, mon père étant pianiste et passionné de jazz ! J'ai pris des cours de chant d'abord en lyrique et j'ai ensuite intégré l'École de Jazz à Tours durant 3 ans. J'ai eu la chance de rencontrer des superbes musicien(ne)s et de jouer dans différents projets aux styles variés, allant du gospel au jazz et à l'électro. L'expérience la plus folle et la plus grandiose reste celle du Cirque du Soleil, ou j'ai eu la chance de partir en tournée dans le monde entier. 

Qu’est-ce qui a motivé la sortie de ton projet solo ? Et que souhaites tu transmettre à travers cette première sortie ?

Ce projet est en moi depuis un certain temps, mais étant caméléon je ne trouvais pas complètement mon identité et chanter en anglais me limitait à un style alors que je cherchais un propos. Au moment du confinement, ça s'est imposé à moi. Tout ce temps passé face à mes émotions, j'ai commencé à écrire en français et j'ai eu envie de raconter des histoires. J'ai voulu transmettre de l'énergie et de la force à travers cet EP, qui est aussi un mélange de ce que j'aime entre pop et groove. Et j'avais envie de parler de sujets universels ou chacun peut se retrouver. 

La soul aussi bien que la chanson française te collent à la peau et à la voix : quelles sont les inspirations qui guident ton écriture ?

Aretha Franklin a été ma première révélation, et s'en est suivi tous les artistes de la Motown, j'ai saigné cette musique toute mon adolescence ! Côté chanson française pour la profondeur des textes et leur charisme, j'adore Aznavour, Michel Legrand, mais aussi Stromae !

Sortir un EP seule n’est pas chose aisée : tu es passée par plusieurs étapes, qu’est ce qui est le plus difficile pour faire aboutir son premier opus ?

Tout ce qui ne concerne pas la musique ! Gérer des domaines inconnus comme l'administratif, être sur tous les fronts, faire attention à chaque action/communication, se 'vendre' en permanence ; ça peut être complexe et ça demande aussi beaucoup de temps et un investissement absolu. Et à la fois on apprend, on se challenge et ça, ça me plait. En deux ans je me suis formée en MAO, j'ai monté ma propre structure 'Déploiement d'Elles', signé en éditions, monté des dossiers de subventions etc… Ce qui m'a permis d'ailleurs de bénéficier de l'aide SACEM, monter mon propre home studio et tant d'autres choses ! Ça a été très riche !

 

Ta formule live est en évolution : où souhaites-tu emmener le public lors de tes concerts ? De qui t’es-tu entourée pour travailler la scène ?

J'ai envie d'emmener le public à la fois dans l'intimité des émotions (piano voix), mais aussi de les surprendre sur des titres plus produits et puissants en termes de sons. Je travaille avec JJ Ann, qui prend le relais des claviers sur certains titres, et qui amène toute la production électronique. Au son il y a Thierry Chassang (chez qui j'ai réalisé l'EP), je bosse le coaching scénique avec Julien Grassin & Zoé Colotis (chanteuse de Caravan Palace) et l'image avec Dahlie Art.

Que penses-tu de la scène locale au Mans : as-tu perçu des évolutions ? As-tu des coups de cœur à nous partager ?

Je trouve que c'est une ville qui se dynamise culturellement et qu'elle a beaucoup d'avantages ! Cet été j'ai été surprise par le nombre d'événements et de festivals. J'aime aussi sa mixité et le croisement des domaines artistiques. Pour les coups de cœur, il y a Susanoô avec qui on partage la scène de temps en temps, mais aussi dans un autre registre le duo atypique Owa.

Quelles sont tes prochaines échéances ?

Quelques concerts dont le festival Bruissement d'Elles' à Tours (le 25 mars prochain), un album sur lequel je travaille (avec des collaborations) et du travail de live en résidences pour le duo.