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Kristel

l’ovni musical malgache qui vient d’atterrir en Sarthe !

Interview Publié le 17/01/2022

Voici plusieurs mois qu’au Silo, une nouvelle musique sort des studios et que le groupe se fait peu à peu identifier des autres musiciens, et de nos équipes. On a voulu partager cela avec vous ! Rencontre avec Christelle (chant / basse), Sylvano (batterie) et Ben (guitare).

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Christelle : Ben c’est mon frère. Donc on a pas eu trop le choix (rires). Puis j’ai rencontré Sylvano dans une jam en 2013.
Sylvano : Moi c’est en 2009 que j’ai rencontré Ben sur le festival de jazz à Tana. Il y avait un tremplin pour les jeunes talents où les grands musiciens de jazz se regroupaient pour former les jeunes. Le batteur de Christelle et Ben était mon pote, il m’a appelé pour venir à la répète… Je suis venu, on a bu des coups, et j’ai commencé à les suivre tous les soirs. J’ai eu un coup de cœur pour ce groupe.
C. : On a eu pas mal de batteurs en fait, à cause problèmes de comportements, ou musicaux. Parfois moi aussi je n’étais pas très correcte, j’arrivais en retard…
Ben : Oh oui 3 ou 4 h en retard !!!
C. : Puis en 2014 lors d’un concert, le jour même, le batteur nous dit qu’il ne jouera pas ce soir, il ne s’y retrouvait plus musicalement. Au final, on appelle Sylvano le matin pour le soir même ! On arrive 15 minutes avant de jouer, on lui écrit une setlist avec un petit mémo sur les groove et les structures … Ce concert restera gravé dans nos mémoires comme un de nos tops 3 !

Comment êtes-vous sortis du lot à Madagascar ?

S. : C’est via Libertalia (Festival et Label local NDLR) en 2015. On a été programmé pour faire les afters du festival. Et en 2017 on a joué sur la grosse scène… avec le repérage des pros comme Pierre, et feu Marc Antoine Moreau.  Puis l’EP est sorti pour le MAMA et on a enchainé avec les BARS EN TRANS.

Comment composez-vous ?

C. : À Mada on avait le studio, on y jammait beaucoup plus. Maintenant chacun compose de son côté avec son téléphone. Parfois j’ai un texte et on part de cela pour poser une ambiance.
B. : Parfois Sylvano écrit une musique, et on va chercher dans les vieux textes de Christelle pour l’habiller…
C. : Sur My Man, quand Sylv prend un de mes textes et le colle sur une de ses musiques, cela amène une vision différente sur mes paroles, et cela donne quelque chose de nouveau. On est très têtus tous les trois donc si un de nous bloque sur quelque chose, on lâche l’affaire et on passe à autre chose.

C’est quoi son style à Kristel ?

C. : On n’aime pas se mettre de barrières. Si on veut faire du reggae, on y va. On a une étiquette rock mais on aime sortir de ce cadre. On laisse les gens avoir une vision sur nous, mais on ne se prive pas d’explorer. Notre style c’est KRISTEL !
S : C’est vraiment la façon de jouer qui est rock…pas le style. On se connait depuis des années, donc sur scène c’est très compact, on joue vraiment ensemble.
C : La question du style a freiné beaucoup de choses dans notre développement (grognements et soupirs ndlr). Car les gens ne comprennent pas cette diversité des univers. Mais si on dit que c’est bon, que l’on reste sur la musique, alors le reste va suivre !

Ça raconte quoi vos morceaux ?

C : Sur l’EP et le premier album, on a beaucoup parlé de notre vécu dans notre jeunesse. Une sorte de révolte, de notre vie dans les quartiers très défavorisés de Tana… On voulait hausser la voix pour dire haut et fort ce qui se passait chez nous, défendre ce point de vue auprès de la société. Qu’ils apprécient ou pas, c’était nous, notre vision de la réalité. On pratique beaucoup l’ironie, et le sarcasme dans les textes…tout le monde en prend un peu pour son grade (rires).
Après les premières tournées et le deuxième EP Let’s Be Happy, notre regard sur la société a changé, aussi en tant que parents devenus responsables. Donc le regard s’est décentré de Madagascar, on a commencé à parler de nos sentiments et de nos émotions : amour, joie ou dépression. Ma source principale d’inspiration ce sont les histoires des gens… je suis hyper hyper sensible… donc je retrace ce que je perçois tout autour de moi.

C’est comment Le Mans ? Avantages & Inconvénients !

C : Avantage. C’est vert, c’est pas loin de Paris, et il y a des parcs partout.
S : Il y a plein d’activités, c’est le temps et l’argent qui manquent !
B : Et il y a le Silo ! C’est super.
C : Trop de manifs pour les transports en commun, et on galère pour venir au Silo avec le bus 13 ! Sinon les gens, ils sont un peu méfiants au début mais ensuite ils deviennent super cool… Mais bon on est arrivé en plein confinement donc… On est bien ici en tout cas, on ne regrette pas du tout ce choix ! Alors que c’était un peu à l’arrache ! On avait deux semaines pour choisir notre ville d’ancrage à notre arrivée.

 

 

Quels sont vos projets à venir ?

C : Un nouvel album et tournée prévus sur 2022. Et des résidences de travail.

Un dernier mot pour les musiciens qui vous liront ?

C : Ne faites pas de la musique ! C’est trop de galères ! (rires)
S : Il faut énormément de persévérance, et savoir ne pas vendre son âme au diable.
B : Rester soi-même. Et beaucoup travailler !