L'enregistrement est une étape clef pour les musicien.ne car il immortalise à un instant T, une création musicale.

Cette activité relève de la convention collective de l'édition phonographique, qui précise notamment le régime de rémunération des artistes interprètes.

Si cette étape s'est largement démocratisée via l'apparition des home studios, très utiles pour enregistrer des maquettes, des singles autoproduits ; le fait d'entrer en studio, de faire appel aux compétences d'un ingénieur du son, de chercher un son, pour accoucher d'un EP ou d'un Album sur lequel l'artiste peut s'appuyer avec fierté en vue de trouver son public, représente une expérience déterminante à plusieurs égards.

De la création, à la sortie de l'album... il y a une multiplicité d'étapes que l'on découvre la première fois les unes après les autres, mais qu'il est bon d'identifier en amont pour s'organiser, et éviter certains écueils.

Dans la dynamique de structuration d'un projet artistique le 1er album est une étape essentielle. Il arrive souvent après 1 ou 2 Ep's qui ont permis au groupe de  se positionner sur une esthétique et de trouver son premier cercle de public.
Le 1er album est regardé avec plus d'attention par les professionnel.les de la musique, rien ne doit donc être négligé. Il peut être un élément déclencheur pour trouver un nouveau partenaire.

Les problématiques principales à identifier :

- les droits d'auteurs : les auteurs, compostieurs et/ou interprêtes sont ils sociétaires à la Sacem ? Les oeuvres y seront-elle déposées ? Préférez-vous un système de protections libre des droits d'auteurs ou créatives commons ?
Si ce sujet est négligé, ou traité de façon non transparente entre les membres du groupe : il peut provoquer des tensions dévastatrices pour un groupe / artiste. Prenez le temps d'en parler, de vous faire conseiller, et de trouver le bon compromis.

- la dimension artistique :
Identité sonore : une fois mixé, il sera trop tard pour revenir en arrière. Avant d'enregistrer, il faut définir un processus allant du réarrangement des morceaux live pour l'album, ou d'un travail de préproduction permettant de bâtir le squelette des morceaux. On y définit les structures, la durée des morceaux, la couleur musicale de chaque titre, des choix d'effets etc. Se faire accompagner par l'ingénieur du son en amont de l'enregistrement, sur ces phases préparatoires est un atout. Certains groupes font appel à un réalisateur qui aura pour responsabilité de gérer l'enregistrement des répétitions, jusqu'au mix.
Le choix du studio est un acte fondateur pour un enregistrement puisque l'ingénieur du son, son matériel, et l'ambiance du studio vont colorer votre interprétation, et la façon dont sera immortalisée votre musique.

Identité visuelle : quelle pochette ? Quel morceau clipper ? Quelles photos de presse en cohérence avec cette nouvelle sortie ? Quelles déclinaisons de vos visuels sur le merchandising, les bannières facebook & instagram, les vignettes des singles sur Spotify & Deezer ?
Finie l'époque ou 1 seul beau visuel suffisait : il faut pouvoir le décliner sous tous les formats, et dans des délais très rapide. Autant anticiper et faire ces demandes à votre graphiste dès la conceptions de l'Artwork.

Lien Enregistrement Studio :
https://linktr.ee/combatsolutions

- le choix des supports : distribution uniquement digitale ? Pressage de cd's, de vinyles , de cassettes ?
Si la chute de la vente des Cd's a été vertigineuse : sachez que vendre 10 cd's à la fin d'un concert vous ramènera toujours 10000 fois plus d'argent que vos streams. Au regard de l'argent englouti dans la production il est bon d'imaginer rentrer de l'argent grâce à cet album qui vous a demandé tant de travail. Le vinyle est tendance dans votre public ? Allez-y foncez mais attention aux délais pouvant aller de 3 à 6 mois en cas d'embouteillage dans les usines de fabrication. Sans parler de la récente hausse des coûts de fabrication.

- la distribution : la musique étant largement dématérialisée, il est très simple de passer par des sites webs agrégateurs du type Tune Core, Imusician ou Wiseband. Néanmoins ces plateformes ne sont pas - encore - identifiées par la filière comme de réels distributeurs de musique car ils ne proposent pas de distribution physique.
Or si vous souhaitez donner une dimension structurante et professionnelle à votre projet artistique, il vous faudra trouver une distribution officielle pour plusieurs raisons :
- les subventions démarchées par les labels sont assujetties à la contrainte d'une distribution physique et digitale,
- les attaché.es de presse travaillent avec des journalistes qui exigent encore parfois que l'artiste bénéficie d'une sortie accompagnée d'une distribution nationale,
- le distributeur décidera des périodes de sorties les plus favorables en fonction de leur activité : de cette date de sortie découlera tout un rétroplanning qu'il sera très complexe à bouger. En revanche tant que le contrat de distribution n'est pas signé : vous pouvez encore décider de décaler votre sortie de 3 ou 6 mois si vous venez de trouver un label, qu'il faut retravailler le mix, ou que les délais de fabrications ont explosés....

Bien sortir un disque : c'est se projeter sur 1 ou 2 ans entre le moment ou on décide d'enregistrer et la sortie.

RESSOURCES :
Etapes de production.
Les étapes de l'enregistement. Ma Source / Réseau Octopus.
Les étapes de sortie d'album.

SCPP & SPPF
*méfiance : on lit partout que la Scpp est pour les majors et la Sppf pour les indépendants. Faites vous votre avis par vous même, la filière à énormément évolué. La liste des disques et labels subventionnés est consultable en cherchant bien sur leurs sites. C'est la meilleur façon de savoir si votre label est soutenu, par qui, à hauteur de combien, et de cerner par vous même la politique de subvention de ces sociétés civiles.