nous étions une armée défie la grisaille actuelle avec "mais le ciel est sublime"
Dès l’intitulé de l’album « mais le ciel est sublime » le pari est posé : transformer la grisaille, le mal-être ou la douleur en quelque chose de lumière et d’envolée. Le groupe ancre ses racines dans une France désenchantée, celle « des zones commerciales sans âmes et des industries déclinantes ». Et pourtant, l’album n’est pas un cri d’abandon mais bel et bien un chant de résistance, convulsif et lumineux à la fois.
Musicalement, on navigue entre chanson française, rock post-punk et électro minimaliste : guitares, boîtes à rythmes, voix parlée-chantée, tout se conjugue pour évoquer une émotion à fleur de peau. Les textes de Léo Nivot (chant) et Rémi Le Taillandier (guitare) sont peuplés de fragments de vie, de départs, d’absences, de révoltes intimes. On y entend : « Je sais, nous avons de l’or sous la peau, et un soleil qui brûle ». Cette phrase pourrait résumer l’esprit du disque : au-delà de la souffrance, une force vitale qui affleure.
« mais le ciel est sublime » ne se contente pas de poser un décor de désespoir. Il choisit de mettre en lumière ce qui reste : les résistances intimes, les fragments de beauté, la possibilité de tenir debout même quand tout pousse à l’effondrement. C’est un disque qui se vit autant qu’il s’écoute : il interroge, il touche, il accompagne autant la bruine que l’aube. Pour qui accepte de plonger dans cette tension entre ombre et éclat, c’est une belle proposition musicale et émotionnelle.