Allebou, la main qui lave l'autre
Rencontre avec le rappeur manceau Allebou, artiste associé de Superforma en 2023, à l’occasion de la sortie de son prochain projet « Bunraku » qu’on fêtera en grandes pompes le 27 mai à L’Oasis lors de sa soirée carte blanche : la Ginga Party.
Le 2 juin prochain, sortira ton nouveau projet « Bunraku », que tu as commencé à dévoiler petit à petit ces dernières semaines. Peux-tu nous en dire plus sur son concept ?
Les treize morceaux seront dévoilés un par un tous les 15 jours. Mis bout à bout, les titres forment une phrase : « Quidam » «en vie» «jusqu’à» «quand ?» «Les phares éteints» «j’essaie» «oui mais, ...» «M’attends pas» «Travail» «et puis» « constance = » « Shine. » C’est la phrase qui résume un peu le mindset, le mood du projet au moment de sa création.
Tu parles de « projet », pas d’album. Pourquoi ?
Pour moi un album, c’est comme une histoire. C’est quelque chose de conceptuel. C’est vrai, que je conceptualise beaucoup tous mes projets. Donc si on part de ce principe-là, on peut parler d’album, à vrai dire même mon premier projet « Synthèse additive » c’était un album. Je ne sais pas trop... J’appelle ça un projet. Les gens en font ce qu’ils veulent, si on a envie de l’appeler mixtape, album, projet, histoire... peu importe, c’est de la musique.
On fêtera la sortie de « Bunraku », le 27 mai à L’Oasis lors de la Ginga Party. Une soirée carte blanche que nous t’avons proposée dans le cadre du dispositif « artiste associé ». Quelles étaient tes envies pour cette soirée ?
C’est un concept de soirée que j’avais déjà en tête depuis long- temps, que j’avais prévu d’organiser dans quelques années quand ce serait possible financièrement. Comme Superforma appuie la soirée, c’était l’occasion de faire une carte blanche à mon image. Pour la programmation, il y a Jey Brownie, c’était mon coup de cœur du moment. Pour moi, c’est un artiste en devenir, et je pense qu’il faudra compter sur lui dans les années à venir. J’avais à cœur d’amener une tête d’affiche nationale sur cette soirée, c’est le cas avec SDM et j’aime aussi ce qu’il fait. Et La Mouse Party, c’est un format qui est cool pour finir une soirée que j’ai déjà pu voir à Nantes. En début de soirée, on verra tous les artistes du Mans qui sont proches de moi et que je voulais aussi mettre à l’honneur... Je trouve que l’enchainement est cohérent.
La Ginga Party, c’est le gros temps fort avec le public de ton année en tant qu’artiste associé de Superforma. Mais il y a d’autres actions prévues sur cette années 2023, des résidences, de la médiation... Tu peux nous en parler ?
Il y a trois jours de résidence calés en mars et deux autres plus tard pour préparer la Ginga Party et, j’espère Le Printemps de Bourges, si je suis sélectionné. L’idée, c’est de préparer un show d’une heure complet de A à Z, il y aura des invités, des musiciens qui sont présents sur le projet, mais avec qui on n’a jamais vraiment joué sur scène, comme un saxophoniste, etc...
En 2023, j’interviendrai en milieu scolaire pour La Fabrique Rap, et aussi aux Croisettes pour des ateliers d’écriture avec Susanoô. Ça fait déjà pas mal de temps que je fais ce genre d’actions, depuis que je suis à La Baraka Prod, puis il y a eu la Couveuse etc... C’est quelque chose qui me tient à cœur de transmettre. Comme je le fais sur la Ginga Party, où j’invite un max d’artistes manceaux. C’est les vases communiquant. La force ou le pouvoir qu’on a un certain moment, je trouve que c’est important de le partager, de redistribuer pour ensuite aussi le recevoir... Comme le dit Alpha Wann dans son album qui s’appelle UMLA c’est-à-dire « Une Main Lave l’Autre », c’est ça en fait, tu ne peux pas laver une main sans l’autre main. Une main lave l’autre.