Aller au contenu principal

Rencontre avec les professeures référentes de la «Fabrique Musique & Image»

Interview Publié le 06/04/2021

Dans le cadre de la Fabrique Musique et Image de la Sacem, le collège Costa Gavras accueillait Thomas Brousmiche (Photographyk) et Pascal Boudet (Cyesm) en vue de l'écriture et de la composition musicale de courts métrages. Une Fabrique qui fait suite au partenariat engagé depuis 4 ans sur Connexions Festival. Rencontre avec les professeures référentes du projet : Carine Garnier, professeure d'Anglais et Nathalie Doiteau, professeure de Français.

C'est quoi la classe « Cultures Urbaines » du collège ?

Le projet de classe Cultures Urbaines existe depuis 5 ans au collège Costa Gavras ,qui compte déjà une classe à horaires aménagées cinéma et une classe Théâtre sur le niveau 3ème. Nous menons ce projet avec plaisir et notre motivation ne s'essouffle pas. Nous travaillons ce projet à raison d'une heure par semaine. Il s'agit de faire découvrir le hip hop aux élèves voire même de redorer son image. La pratique de l'écriture de textes personnels se met en place grâce à notre collaboration avec le rappeur Youkoff. Tout prend sens et forme le jour où l'on va au studio pour enregistrer les chansons qu'ils ont créées. Un atelier danse est aussi proposé ainsi que du beat box. Les élèves pourront ainsi en fin de parcours proposer un spectacle à leur famille. Le sujet de leur épreuve orale pour le brevet est ainsi tout trouvé.

Quel était/est le projet initial de votre action sur Connexions Festival ?

Le festival Connexions a permis de faire connaître notre projet et de nous faire connaître. La rencontre avec d'autres classes réalisant des projets sur le même thème que le nôtre a été une révélation pour nous et les élèves. Un vrai partage se fait entre les enfants et adolescents et ça fait plaisir à voir. Ils se dépassent montent sur scène (une vraie scène), ils sont dans la lumière et deviennent le temps d'une chanson de vrais artistes. L'idée c'est de montrer ce qu'on fait sans avoir honte, au contraire et c'est ce qu'on a pu réaliser grâce au festival Connexions.

Qu'est ce qui vous a décidé à participer à cette Fabrique Musique et Image ? Quelles étaient les objectifs pédagogiques et artistiques recherchés ?

Le projet prend de plus en plus d'importance et quand on nous a proposé de participer à cette Fabrique Musique et Image, cela nous a tout de suite enthousiasmées. Ecrire une chanson, puis un scénario, mettre en images et en sons un texte écrit par les élèves, pour nous c'est l'aboutissement de tout ce qu'on a pu mettre en place depuis déjà plusieurs années. Bien évidemment tout prend sens et nous sommes très fières d'avoir pu participer à ce nouveau projet qui complète le nôtre. Après avoir écrit une chanson tous ensemble sur le thème de l'identité, ils ont imaginé deux scénarios en utilisant quelques phrases du texte initial. Ils ont pu ainsi mettre en valeur dans leur court métrage deux thèmes : le harcèlement scolaire et l'avenir, l'ambition. Ils ont ensuite imaginé les images, les plans, le son.

Comment les élèves ont-ils vécus ces quelques jours en immersion avec les artistes ? Qu'est ce qui a bien fonctionné, qu'est ce qui a moins bien fonctionné ?

Pendant les quelques jours en immersion avec Thomas Brousmiche et Pascal Boudet, on a découvert des élèves sous un autre jour. Certains se sont transformés en vrais acteurs et se sont révélés, d'autres derrière la caméra pour construire, imaginer la bande son de ce qui avait été filmé. On les a vus concentrés, impliqués, parfois même perfectionnistes.
La composition a plutôt bien fonctionné car les élèves étaient acteurs, assemblant les sons derrière leur ordinateur.
Le montage a moins bien fonctionné car ils étaient moins acteurs. Ils ont choisi les différentes prises et les assemblages. Leur regard a dû évoluer sur les images de film, la position de la caméra et les plans effectués prennent plus de sens.

La fermeture des lieux culturels et l'arrêt des sorties scolaires a quel impact pour vous ?

Pour enrichir la culture de nos élèves nous voulions leur proposer au moins un spectacle en lien avec la culture urbaine. Cette année, rien pour le moment. L'année dernière nous étions allés voir Robin Cavaillès, découverte du Beat box et l'année d'avant on a vu un spectacle de Slam (HDW). On aurait aimé voir un spectacle de danse ou de rap. C'est vraiment dommage et cela manque à notre projet, on a besoin de l'alimenter de l'illustrer pas seulement pratiquer.