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Retour sur le projet autour de "La Collection" avec Clelia Vega

Interview Publié le 04/02/2021

De novembre à décembre 2020, dans le cadre d'un projet porté conjointement par le service Éducation de la Ville, les Médiathèques du Mans et Superforma, les enfants des accueils de loisirs de la ville du Mans ont mis en musique "La Collection" de Marjolaine Leray, lauréat du Prix du Livre Vert Antoine de Saint Exupéry, avec la complicité de l'artiste Clelia Vega.

Nous en avons profité pour échanger avec elle sur ce chouette projet !

Clelia, qu'est ce qui t'as motivé à accepter ce projet ?
La nouveauté, je n’avais encore jamais fait ça. Et puis le livre, bien sûr ! Quand le projet est arrivé, en lisant le livre une multitude d’idées ont traversé mon esprit, il y avait plein de place pour écrire quelque chose autour et je me suis dit que ça allait être fun à mettre en place. Un peu fastidieux peut-être, mais super fun.

Comment as tu imaginé le travail avec les enfants des accueils de loisirs et comment ça s'est passé sur le terrain ?
J’ai eu envie de les faire jouer. Il y avait plein de choses à faire avec Julius et les animaux, j’ai eu envie de leur donner une voix, et comme j’allais travailler avec pas mal d’enfants sur deux centres de loisirs ça me paraissait faisable. J’avoue m'être un peu appuyée sur l’idée que les enfants sont très spontanés et assez peu soucieux du jugement de l’autre (ce qui est assez faux, en vérité) et qu’on allait pouvoir leur demander d’interpréter des choses, d’imaginer, de fouiller dans leurs expériences pour trouver le ton juste, etc.  Bon ça c’était en pratique. Sur le terrain, en arrivant avec mes petites phrases à enregistrer, j’ai réalisé que les enfants avec lesquels je travaillais étaient d’incroyables acteur-ices !! Avec des personnalités et un imaginaire puissants, des voix incroyables, des ressources pour s’aider les uns les autres quand ils sont en difficultés - souvent bien meilleures que celles que je pouvais leur apporter. Même si j’ai un métier qui laisse la part belle au jeu, à l’imaginaire, à la création, bon, ça commence à se voir un peu que je ne suis plus une enfant...

Quelles sont les problématiques et/ou les spécificités rencontrées lors de la réalisation de ce projet ?
Je voulais que les enfants aient une vraie place. En plus d’en faire des acteur-ices, j’avais prévu de les faire enregistrer une grosse partie du bruitage de la bande son. J’avais fait une liste du type de sons que je recherchais, pour les prévenir un peu en amont, en leur demandant de réfléchir avec les animatrices à utiliser des objets présents dans les centres. Ce sont les enfants du centre Chasse Royale qui s’en sont occupé, et j’ai découvert le jour de l’enregistrement qu’ils avaient trouvé des trucs hyper ingénieux ! J’ai été super bluffée. Je ne peux rien raconter… ça ne se fait pas de révéler les tours des magicien.ne.s !!! Au final je dois composer avec un sacré paquet de samples (pas loin de 300), alors c’est comme un puzzle, faut d’abord trouver les coins, tout ça…

Quel bilan tires-tu de cette action ?
J’étais déjà très emballée par l’idée du projet, par le projet du projet. Là, arrivant au moment où l’on ajuste toutes les pistes, je suis encore plus emballée qu’au début. J’avais des idées pour eux, et ils ont fait 10 fois plus que ce que j’avais prévu. Je me marre tout le temps pendant le montage, en plaçant leurs rires, leurs cris, leurs interjections, ça me rappelle les enregistrements, et je les revois avec leurs mimiques, leurs propositions, leurs idées, leurs questions - "vraiment on va pouvoir crier très très fort ? ».  C’était magique et j’espère de tout mon coeur que ça leur a plu autant qu’à moi ! Ensuite, c’est important de mentionner que l’équipe globale était vraiment top, que ce soit Dalenda à la mairie, Eve-Anne à Superforma, et Jennifer et Sylvie, les animatrices qui encadraient les enfants pendant la préparation et les enregistrements, c’était idéal comme conditions de travail. Tout le monde s’est investi, dans la bonne humeur et avec un bon esprit. Le pied !

On recommence demain ?
Ahem, va pas falloir me demander deux fois : OUI !