Dans le cadre de notre partenariat avec le BTS DATR (Développement et Animation des Territoires Ruraux) du lycée des Horizons, les étudiant.es sont invité.es à participer à nos rencontres et concerts tout au long de la saison.
Samedi 26 novembre, trois étudiant.es ont ainsi assisté à la conférence "Musique et Politique : on en est-où ?" ainsi qu'au concert des Ramoneurs de Menhirs et des Sales Majestés. Les étudiant.es ont ensuite travaillé à retranscrire les enjeux de la conférence et leur ressenti après le concert. Les chroniques à découvrir ci-dessous.
Comprendre l'écosystème des musiques actuelles, développer un regard critique, être sensibiliser à divers esthétiques musicales, et valoriser du contenu culturel, des enjeux au cœur de notre partenariat et qui se traduisent tout au long de l'année par des interventions sur l'écriture journalistique, une conférence sur l'impact du développement numérique sur l'économie culturelle, des rencontres avec les artistes et avec les équipes de Superforma...
Un partenariat Superforma / Lycée des Horizons avec le soutien de l’Etat – Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) des Pays de la Loire.
"Musique et Politique : on en est-où ?"
Par Thomas Bourrasseau et Lucillia Girardin
Le samedi 26 novembre 2022, nous avons assisté à la conférence “Musique et Politique, on en est où ?” organisée par Superforma au Silo, au Mans, avec comme invité Bertrand Dupouy. Ancien guitariste et chanteur, il est maintenant chargé de cours sur l’histoire des musiques populaires à l’Université du Littoral à Dunkerque et à l’Institut Catholique Lillois, dans les licences et masters « Métiers de la culture ».
La conférence a débuté par un chant du XIIème siècle de Thibaut de Champagne, un trouvère célèbre, qui a protesté contre le Pape Grégoire IX. Le message est passé : le lien entre musique et contestation politique a de tout temps existé. Des prises de position individuelles et isolées, on est passé au fil du temps à des mouvements collectifs. Ainsi, au XVIIème siècle, un vent d’opposition contre le Cardinal de Mazarin s’est manifesté par la reprise de chansons populairesparodiées par les chanteurs du pont neuf à Paris.
L’échange s’est poursuivi avec une rétrospective des différents courants musicaux et de leur lien avec un engagement politique. Du reggae au disco, en passant par le rock n’roll, des artistes ont cherché à exprimer leurs idées, à manifester leur opposition voire désobéissance face au pouvoir en place et à faire évoluer les mentalités…
Le rock’n’roll puise ses racines dans divers styles de musique afro-américaine, on fait parfois remonter ses origines à la fin des années 1930. Il est considéré par un public adolescent comme une musique de révolte brisant certains tabous liés au sexe et à la morale puritaine américaine. La naissance du rock s’accompagne de l’apparition de la télévision et du disque vinyle 33 et 45 tours, sans oublier l’invention de la guitare électrique. Ce mouvement a ensuite été popularisé par des artistes noirs comme Chuck Berry et Fats Domino, avant d’être adopter par des chanteurs blancs comme Bills Haley et Elvis Presley. L’année 1945 est la date de naissance officielle du rock ave l’enregistrement par Bills Haley et son groupe Les Comets. La même année, Elvis Presley surnommé « The King » enregistre l’un des tout premier morceau de rock That’sAlrigh Mama en y introduisant des éléments de musique country.
Le disco nous a énormément interpellés. À l’origine, ce genre musical né dans les années 1970 aux Etats-Unis, n’avait aucun lien avec la politique. Mais, une communauté s’est appropriée ce style et a véhiculé un message de liberté sexuelle propre au monde de la nuit. Le disco affirme l’androgynie dans le style, dans les voix, comme celle des Bee Gees. Plus qu’un simple genre, il incarne une société qui rejette les codes musicaux et vestimentaires. Des groupes tel que les Village People jouent avec les stéréotypes du mâle américain et fera émerger une « culture gay ». Le succès du disco sera tel que des formations comme les Rolling Stones vont surfer sur cette tendance et ainsi continuer à vendre sans disparaitre. Ce courant musical va disparaitre dans les années 80. Il est déclaré « mort » dans les médias américains.
Un autre genre musical incarne l’expression d’une forme de contestation depuis les années 80 : le rap. Les paroles sont un élément central de ce mouvement. Le message est donc majoritairement politisé. Les textesdénoncent les côtés néfastes de la société. Les rappeurs avaient un rôle à jouer pour dénoncer la ségrégation, le racisme, la politique... Le premier groupe ayant révolutionné le rap américain est Public Enemya travers leur discours fortement engagé.
En France dans les années 90, les groupes tels que MC Solaar, NTM ou Assassin, touchent le public à travers leurs paroles consciente et leurs musiques rythmés. Les jeunes s’identifient à ses artistes français. Leur musique trouve un écho chez les jeunes, en particulier ceux habitants dans les quartiers difficiles d’où sont issu la majorité des rappeurs.
Live Report : Les Ramoneurs de Menhirs et les Sales Majestés à L'Oasis
Par Benjamin Chouan, Lucillia Girardin et Tomas Bourasseau
En ce samedi 26 novembre à 20h, nous voici à l’Oasis pour assister au concert de deux groupes : « Les Ramoneurs de Menhirs » et « Les Sales Majestés ».
En première partie, le groupe de punk celtique français « les Ramoneurs de Menhirs », nous a étonné ! On ne va pas se le cacher, écouter une chanson dans une langue morte, a un côté déstabilisant ! Mais finalement, le celte n’est pas un frein, et une vague d’émotions nous a rapidement submergé ! Un grand coup de cœur pour cette musique, aux timbres aigus et au tempo répétitif de danse bretonne. Entre biniou, bombarde et guitare électrique, l’énergie débordante et communicative de ce groupe a emporté l’adhésion du public qui s’est lancé dans des pogos endiablés… Ambiance décoiffante garantie !
La soirée s’est poursuivie avec “Les Sales Majestés”, groupe Punk-Rock influencé par le punk anglais. Impossible de résister à ce groupe dénonçant le système actuel, par des chansons pouvant amuser ou encore désarçonner. Un regard sans concession sur notre société ! L’album « Ni Dieu, Ni Maître » résume bien leur positionnement, leur refus de se soumettre, et leur liberté de pensée :
Et vivre libre ... vivre libre
Je refuse le système
Oui qui me fout la haine
Je refuse d'obéir
Je refuse de servir
De me lever tous les matins
Pour aller au turbin
Tout ça pour qu'à la fin
Tu crèves comme un chien
À travers leur musique, on ressent la volonté de nous ouvrir les yeux et d’éveiller notre conscience sociale. Médaille d’or à leur chanson sur notre actuel Président de la République « Macron », tiré de l’album Overdose !
Ce concert endiablé a ainsi été l’occasion de découvrir un genre musical totalement nouveau pour nous, de nous interroger sur nous-mêmes et aussi de nous questionner sur les abus, non-sens et inégalités au sein de notre société.
Après le travail en classe et l'enregistrement en studio, la prochaine étape, c'est la représentation avec le concert à L'Alambik, vendredi 7 avril dans le cadre de I LOVE HIP HOP avec 3 autres collèges des quartiers Sud du Mans.
