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Portrait

À la rencontre de Thomas Sezalory, alias "L'Appentis", luthier passionné à Thorigné-sur-Dué

Publié le 17/01/2025

Nous avons eu le plaisir d’échanger avec Thomas Sezalory, alias "L’Appentis", pour en savoir plus sur son atelier de lutherie récemment ouvert à Thorigné-sur-Dué, près du Mans. Découvrez le parcours, les passions et les projets de ce luthier guitariste qui mêle savoir-faire traditionnel et amour pour la musique.

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Thomas Sezalory, j’ai 43 ans, et je suis luthier spécialisé dans l’entretien et la réparation de guitares. J’ai ouvert mon atelier, "L’Appentis", pour offrir mes services aux musiciens de la région.

Originaire d’Avignon, j’ai grandi au milieu des vignes avant de passer 20 ans dans la Marine et la fonction publique, dans les domaines de l’informatique et des télécoms. Finalement, j’ai décidé de suivre ma passion pour la musique et le bois en me lançant dans la lutherie.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de devenir luthier ?
J’ai toujours aimé travailler le bois, écouter de la musique et comprendre comment les choses fonctionnent. Être luthier regroupe tout cela : technique, créativité et mécanique. Ce métier me permet aussi d’aider les musiciens à exprimer pleinement leur art en rendant leur instrument plus confortable et performant.

Ce qui me motive le plus, c’est de voir un musicien redécouvrir son instrument après une intervention. Ce moment où il joue et retrouve un plaisir renouvelé, c’est pour ça que j’ai décidé de franchir le pas.

Quel a été ton parcours pour devenir luthier ?
Mon parcours a débuté avec une formation en ébénisterie. J’ai préparé un CAP Ébéniste en autonomie, en créant un atelier dans mon garage. Après l’obtention du diplôme, j’ai consacré une année à approfondir mes connaissances grâce à des stages variés : restauration de meubles d’art, travail manuel du bois et expériences en magasin de musique.

Ensuite, j’ai suivi le CAP Luthier Guitare à l’ITEMM (Institut Technologique Européen des Métiers de la Musique) au Mans, une étape clé dans ma reconversion.

Quels services proposes-tu à L’Appentis ?
J’interviens sur tous les aspects techniques des guitares électriques et acoustiques :

  • Entretien et réglages (action, sillet, planimétrie)
  • Réparations structurelles (fissures, vernis)
  • Refrettage
  • Câblage électronique

Mon objectif est de garantir le meilleur fonctionnement possible de chaque instrument, quelle que soit sa valeur.

Ta première guitare ou basse ?
C’était une basse Rockwood by Hohner LX100b, rouge étincelant avec des boutons jaune fluo. Elle était simple, mais je l’adorais ! Depuis, j’ai une affection particulière pour les modèles Precision, que je considère comme les meilleures basses au monde.

Ton modèle de guitare préféré ?
C’est difficile à dire, chaque instrument est unique. J’ai un faible pour la basse Audiovox 736 de 1935, la première basse solid-body de l’histoire, qui incarne une véritable révolution. Côté guitare, la Telecaster reste pour moi un modèle iconique, simple et efficace.

Un conseil pour ceux qui veulent se lancer dans la lutherie ?

  • Écoutez les musiciens et leurs instruments.
  • Choisissez bien votre formation (en France ou à l’étranger, électrique ou acoustique).
  • Préparez-vous à gérer une entreprise, car être luthier implique souvent de travailler à son compte.

L’ITEMM, au Mans, propose d’excellentes formations si vous êtes dans la région.

Quels sont tes projets à venir ?
Je prépare actuellement le BMA (Brevet des Métiers d’Art) en candidat libre pour approfondir mes compétences. Je rêve aussi de fabriquer mes propres instruments en utilisant des techniques traditionnelles et des matériaux naturels. Ce projet représente pour moi un véritable retour aux sources du métier.

Comment te contacter ?

Thomas, alias L’Appentis, vous attend pour donner une seconde vie à vos instruments et partager sa passion pour la musique et le bois.

David Pichot, L’Atelier l’Hirondelle

Publié le 23/02/2023

Après vingt ans dans le médico-social en tant que directeur de structure, David Pichot, guitariste chanteur du groupe Capitan, a pris le parti de se consacrer à sa passion de toujours : la restauration de guitares vintage. Il commence il y a 15 ans en s’exerçant sur des ukulélés, et le soir, en rentrant du travail, il cherche sur internet des guitares pour les acheter, les remettre en état et affiner sa pratique de la lutherie en bon autodidacte. Les demandes commencent à affluer, et David se retrouve à avoir quasiment deux boulots en même temps : il décide alors en Mars 2022 de se consacrer à sa passion à plein temps.

LA RESTAURATION

Le but de l’Atelier l’Hirondelle : sélectionner des guitares rares, parfaire le réglage et garantir une jouabilité maximale. Vous y trouverez des instruments qui peuvent dater des années 30 pour les plus vieilles. David achète en lot ou à l’unité via des sites internet, et passe par un réseau de passionné.es qu’il s’est tissé durant toutes ces années pour accéder à des guitares qui ne sortent plus de leur étui. À Paris comme à Nantes ou aux Etats-Unis, il fait appel à des intermédiaires qui connaissent très bien leur marché local « c’est beaucoup de temps de chinage. » L’atelier l’Hirondelle restaure des guitares aux personnalités atypiques à un budget abordable commençant dès 300 euros, mais « qui sonnent super ! ». « Je ne vise pas des modèles de très haute gamme, mais cela peut monter jusqu’à 3000 voir 5000 euros dans certains cas. »

Ses clients viennent du Mans, de Nantes, Angers ou Tours. Les plus jeunes étant sur des tarifs plus proches des 200 euros pour un premier instrument : « J’adorerais pouvoir sortir une guitare à moins de 300 mais pour l’instant impossible de concurrencer la grande distribution sur les modèles d’entrée de gamme ». Mais il est tout à fait possible de venir avec sa Squier pour la faire régler et découvrir les modèles vintages et bonnes affaires remises à neuf par David.

LA CONCEPTION

À l’Atelier il est aussi possible de composer sa guitare à la demande en assemblant un corps, un type de manche, de frettes, ou de micros qui permettent d’aller vers le son que vous avez en tête.. Il y a tout un travail de finition en choisissant des vernis fins et une peinture nitro qui permettent de laisser le bois respirer et résonner pour préserver les propriétés du corps. Pour les composants c’est du 100% électronique USA, les micros choisis en fonction de la demande et du budget. David passe notamment par Asylum Pick Ups, bobineur français qui a une réelle connaissance des micros anciens, et des plus modernes, pour fabriquer des sets de micros personnalisés. 
« récemment j’ai eu une demande de changement de micro car leur son était trop étouffé. J’ai fais une commande pour un son plus dynamique et ouvert. »
Tout un réseau de musicien.nes gravite autour de l’atelier :  Rover, Vicious Steel, Pierre Simon à Nantes, Pales. Des groupes issus de la scène rock indé cherchant un son atypique, ou qui peinent à trouver un luthier de référence prenant soin de leurs instruments.

Dans cette scène indé, les Jazz Masters sont très recherchées : à la base faite pour le jazz, ce modèle n’a pas reçu le succès escompté, mais a été repris dans la surf music… puis c’est revenu avec la montée de la scène grunge via des groupes tels que Sonic Youth ou Flaming Lips.

« Je cherche à me rapprocher des modèles d’origines, mais sur certains modèles ce n’est pas leur faire offense que de changer l’électronique comme les italiennes Echo. Le but c’est que ça joue : ça me rend malade de faire partir une guitare pas totalement réglée. »

LA RÉPARATION ET L’ACHAT D’INSTRUMENTS

Cette activité manque encore d’identification mais l’Atelier l’Hirondelle est aussi le bon endroit pour faire réparer, régler vos guitares électriques, voir pour l’entretien basique de guitares acoustiques (fissures, travail sur l’action, la table ou le chevalet).

Autre service : David peut faire venir des guitares des U.S. pour des guitaristes cherchant des modèles bien précis, un son particulier : « par exemple Flo de TUCO m’avait demandé une Hofner, modèle Hollow Budy, caisse creuse, il en est super content… »

Ce printemps-ci, un atelier dédié sera construit dans le fond du jardin de David pour l’accueil, la conception et la réparation. N’hésitez pas à vous y rendre !

Retrouvez David lors de la rencontre « Découverte lutherie & accessoires DIY » le samedi 4 mars au Silo pendant Indé*Rama #2.

Fred Mateu - La Boîte à Meuh

Publié le 24/01/2022

Fred Mateu est la paire d’oreille derrière le très chaleureux studio La Boîte à Meuh à Saint-Aubin-des-Coudrais.  Retour sur son parcours et son approche de l’enregistrement.

Fait d’armes et parcours

Fred Mateu vient du live, il est autodidacte et s’est formé auprès des groupes, sans passer par la case formation. Il sévit plusieurs années en région parisienne au Glazart, puis partout en France avec les Fils de Teuhpu en multipliant les collaborations avec Debout Sur le Zinc, la Rue Ketanou, les Ogres de Barbacks, les Hurlements de Léo, … En 1999, il prend part à la création d’un studio d’enregistrement dans l’aile désaffectée d’un hôpital d’Ivry Sur Seine occupée par des compagnies d’arts de rue. C’est à ce moment qu’il expérimente ses premières sessions studios, et monte l’association qui porte aujourd’hui le projet de la Boîte à Meuh. Le projet était soutenu par la DRAC et l’APHP jusqu’à l’arrivée de la droite en 2002… « ils ont commencé à vendre des bouts d’hôpital, ils n’étaient plus intéressés par nos actions culturelles, ont mis en place un loyer pour les 10 compagnies du lieu etc… » Fred est parti avant l’expulsion, car il avait des projets de vie à la campagne avec sa compagne.

« J’étais pas à fond campagne… mais j’ai dit oui si on monte un studio ! ».

Dès son installation à Saint-Aubin-des-Coudrais, en 2007, il pense à la partie logement pour héberger les musiciens. C’est sa meilleure idée puisqu’aujourd’hui, 95 % des accueils à La Boîte à Meuh se font avec de l’hébergement. Progressivement l’activité résidence-enregistrement a pris le pas sur son métier d’ingénieur du son live pour devenir son activité principale : « Il y a eu un effet de bouche à oreille qui s’est mis en place. Les résas ont quasi doublé entre 2019 et 2020, et aujourd’hui je ne peux rien accepter avant avril 2022. »

Sa philosophie de travail

Pour Fred, ce qui compte le plus en studio c’est la réalisation : soit c’est quelqu’un qui s’en charge, soit elle se fait de façon informelle à travers des échanges sur la façon de créer tel son ou de réarranger pour aboutir à la forme entendue. La réalisation implique une connaissance des artistes suivis : quel est le potentiel du groupe à explorer ensemble, à transformer leur façon de faire pour obtenir tel ou tel son qui est entendu par l’oreille du réalisateur ? Tout repose sur la confiance entre les deux parties.

« J’aime bien accompagner des réals en studio et me mettre au service de leur recherche. Mais ce que j’aime faire, c’est l’enregistrement LIVE. Travailler sur l’interaction entre les musiciens et les mettre dans de bonnes conditions. »

Pourtant de plus en plus souvent les groupes enregistrent en pistes par piste. Alors à la BAM, même sur de l’enregistrement live, on isole au maximum les sources pour pouvoir corriger les imperfections en post-prod. La prise de son est importante pour Fred, mais pour lui l’expression et l’interprétation sont les clefs déterminantes pour la réussite d’un enregistrement. Ensuite pour le son que l’on recherche il n’y a pas photo : il faut choisir le bon instrument, le bon ampli. L’instrument influe la façon de jouer et donc le son. Ces choix doivent aussi être précisés en amont.

Le conseil studio de Fred Mateu :

« Il y a une grande diversité de gens qui peuvent enregistrer. C’est à la portée de tous. Mais ce qui me touche c’est la façon de faire de la musique ensemble. Il faut oublier le métronome, et la technique. Les gens se focus sur cela mais l’important c’est l’expression de ce que tu ressens dans ta musique…sinon on passe à côté de l’essentiel » Selon lui quel que soit le niveau d’expérience, il vaut mieux enregistrer sans clic avec des imperfections mais une intention franche et spontanéité qui se ressentira à l’écoute.

Artistes sarthois.e.s accueilli.e.s

Diamond & Ze kats, Bonome Têtard, Ton Zinc, Mystery Chords, Alexis Lambert, Lola Baï, Easystrike, March Mallow…

La Boîte à Meuh

Le Gué de l'Aunay, 24 rue de Saint Georges, 72400 Saint-Aubin-des-Coudrais

studio-residentiel-laboiteameuh.com

Basse Tension

Festival itinérant et militant pour la sobriété énergétique

Publié le 14/09/2021

C’est Eric Mielcarek (psychologue et joueur de saz électrique avec Troisième Dessous) qui a eu l'idée au départ. Engagé dans l'écologie et passionné de musique, il ne se retrouvait plus dans la dimension consensuelle de la fête de la musique : organisation trop balisée avec la multiplication des scènes officielles, des gens toujours plus nombreux et un son trop fort. Pour lui, on avait perdu l'esprit du début.

De là est née la volonté de faire quelque chose de plus humain, moins fort avec moins de monde, pour apprécier autrement le moment de la rencontre public-artiste. Autre élément de réflexion : Comment faire un spectacle avec moins de moyens techniques, moins de dépense en électricité ? Cela passerait par un système de diffusion totalement autonome et minimaliste pour consommer moins.

« J'étais bénévole à la Coop à La Guierche, et la première date s'est faite là-bas. Ils fonctionnaient déjà en énergies solaires, et n'avaient pas assez de puissance pour accueillir un concert ; donc Basse Tension a permis de répondre à cette contrainte. »

L’objectif c’est de faire jouer des musiciens qui ont besoin d’électricité dans de bonnes conditions et dans un esprit collaboratif. Comment faire bien avec moins de moyens ? C’est tout le défi de Basse Tension, ce qui demande parfois aux artistes d’adapter leur line up. « On est souvent au chapeau et parfois en entrée payante. Le bar revient aussi aux groupes : en déduisant une part pour être à l'équilibre sur nos investissements (bar, restauration, sono). »

Sur le plan technique, la sono fonctionne avec 2 enceintes 60Watts de 20h d’autonomies achetées en Allemagne. Pour assurer plus de fréquences basses, un ampli basse a été intégré. Le système, qui comprend une table de mixage, est alimenté d'une batterie et d’un convertisseur de 220 volts. « J’ai découvert des batteries à décharge lente, type camping-car, qui permettent de donner de l'énergie sur un temps plus long (...) On a eu des problèmes de convertisseurs, d'enceintes limitées en son ou trop fragiles. Mais on trouve toujours des solutions en faisant évoluer notre système son ». Maintenir le cap de ce festival est donc en soit une expérimentation permanente !

La programmation, éclectique & indé, repose sur des groupes locaux, pour ne pas générer trop de transport. Basse Tension c’est de la musique mais aussi des exposants : peintres, sculpteurs, photographes, qui sont invités à faire découvrir leurs œuvres aux 70 à 100 personnes présentes par évènement.

Blossöm Theory : du reggae à la trap

Publié le 02/04/2021

Logé entre un magasin de vin naturel et un shop de CBD, le studio de Blossöm Theory est accessible par la porte dérobée d’un hall d’immeuble donnant accès aux caves.

Là on y découvre une faune underground en plein centre du Mans qu’on ne saurait soupçonner en y déambulant simplement. Assis confortablement Gabin Mounier commence par nous faire écouter les dernières productions reggae de son acolyte B-Fresh (Julien Quetel). On ne peut comprendre leur son sans connaître leur amour originel pour cette musique, ses basses et les riddims Rub A Dub des années 80.

Le virage vers la scène urbaine s’est fait à travers l’évolution du chanteur Yellam devenu aujourd’hui Yve. En passant du reggae à la pop urbaine, les musiciens qui l’entouraient ont dû revoir leur façon de composer afin de s’adapter aux codes de la trap. Après un an et demi d’expérimentations avec les artistes locaux, B-Fresh et Gabin maitrisent leur autotune, et ont développé une science du beatmaking reconnue.

Au-delà des artistes qu’ils défendent dans une logique de production (Yve, Linf, Atomk, …) ils mettent à disposition leurs compétences pour des sessions ponctuelles qui répondent à la demande croissante de la scène rap. Leur disque dur ? C’est une photographie, un archivage de toute la créativité d’une jeunesse pour qui le studio est devenu la première étape dans le parcours musical. Le plus jeune artiste ayant toqué à la porte du studio a 15 ans. Le travail mené ici relève donc de la transmission, d’une éducation populaire de proximité avec des artistes peu expérimentés, fantasmant parfois une réussite rapide, mais dont la créativité force le respect.

Aujourd’hui Gabin suit un parcours d’accompagnement à l’entreprenariat culturel (Dispositif Trajet à Nantes) pour professionnaliser ses productions via des demandes de subventions, tout en visant une autonomie sur le financement en développant l’édition.

La crise ne semble pas décourager ces trois artistes défendant un artisanat local sur toute la chaine de production de l’enregistrement, au mixage, en passant par le tournage de clips.

Prochaine étape : trouver un local adéquat, ayant pignon sur rue avec plus de surface afin d’élargir leur réseau d’artistes et de partenaires.

Syncope

"Sauver les meubles"

Publié le 03/02/2021

Comment réagir face à la crise sanitaire quand ta structure était en plein développement juste avant la Covid ? C’est ce que nous avons voulu savoir en prenant le pouls de Syncope Prod.

Lors du premier confinement, ce sont les tournées de mars et avril qui ont commencé à sauter. Le groupe Klone, avait une vingtaine de dates réparties entre mars et août. Toutes ont été annulées ou reportées alors que le groupe prévoyait de sortir son album en juin afin de pouvoir s’appuyer sur cette tournée d’été. D’autres groupes avaient des sorties d’album ou d’EP prévues comme Stinky, Uncut ou Venus VNR. Mais toutes ces formations ont dû revoir leurs stratégies de diffusion. Uncut a repoussé son album du printemps au mois de novembre 2020, Venus VNR a décalé sa stratégie sur 6 mois.

Aujourd’hui, les bookeurs de Syncope, Sullivane et Isabelle, se projettent sur l’automne 2021 : «en booking on part sur l’automne même pour les groupes qui sortent leur album ce printemps, mais le calendrier des salles semble déjà bouché». C’est avec les festivals que l’équipe a trouvé le plus de réactivité et de garanties pour les reports. Le calendrier a été plus complexe à négocier avec des salles qui en sont parfois à leur quatrième décalage en moins d’un an, et pour ce qui est de la programmation de tel ou tel artiste perd du sens. Le risque au final : l’annulation pure et simple de la date, et des artistes pour qui il devient impossible de défendre leur album sur scène.

Pour supporter la crise, et garantir la rémunération des musiciens même en cas d’annulation, les aides du CNM (Centre National de la Musique) et le fonds d’urgence régional mis en place cet été ont été salvateurs. Les artistes de Syncope Prod ont aussi vu leurs salaires maintenus grâce aux subventions d’aide à la tournée qui avaient été validées.

Au final le travail du bookeur a complètement été chamboulé: «La dimension administrative s’est imposée à nous sur le premier confinement, alors qu’en tant qu’asso on n'avait pas la ressource à ce niveau.» Syncope a pu adhérer au SMA pour un meilleur suivi des contrats «clauses covid», des dossiers d’aides, et négocier les dates avec une part de la cession due même en cas de report.

«Avant c’était la technique (location de sono) qui finançait la partie artistique. Cela venait de s’inverser avant la crise. Donc on a pu profiter de l’artistique, de notre volume d’activité pour sauver nos meubles et ceux des artistes.»

Retrouvez l’actu de Syncope sur syncope-prod.com

Vers l'autonomie : Création de sa propre guitare

Publié le 02/10/2020

Tout le monde connait l'adage "on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même"... c'est ce que Stéphane (du groupe Vertigo du Mans ) a expérimenté en créant sa guitare.

Réalisée en bois de Sipo, les touches en Noyer, le reste des éléments ont été trouvés via le net. Ajouté à cela patience et passion et vous aurez la copie de la SG Junior de 1963.

Croisé au Silo avant une répétition, Stéphane nous a dit quelques mots :

" Allez je me lance ! Cest la première phrase qui m'est venue à l'esprit... Ensuite, tuto à gogo, quelques outils et c'est parti!! ma première guitare faite 100% à la maison. un vrai bonheur et une vraie satisfaction quand on arrive au bout !! "

Stéphane de Vertigo 

Nous avons ouie dire que ce model va être suivi d'autres réalisations toujours au sein du trio..... nous resterons attentifs !!!

En attendant bon Riff !!!

 

 

 

 

Vincent Bastille

fondateur du magasin Vinyles Store au Mans

Publié le 28/08/2020

L’année 2019 aura été celle du vinyle pour la ville du Mans. Deux disquaires ont ouvert et après avoir donné la parole à Christophe Pluquet de Unik Music, nous avons rencontré Vincent Bastille, DJ-producteur et fondateur du magasin Vinyles Store situé à deux pas de la place de la République.

Vincent Letort de son vrai nom, est DJ depuis 25 ans. Il commence à Angers en 1995, fait un passage en Grèce avant d’atterrir à Paris pour 5 années de mix dans plusieurs clubs réputés de l’époque dont le Café Crème en tant que DJ résident. Il se spécialise dans les musiques électroniques (house et drum’n’bass) et commence à produire ses propres titres orientés tech-house. C’est sur ce crédo qu’il élabore en ce moment même son projet personnel sur lequel il travaille avec sa sœur, chorégraphe, pour monter un spectacle original.

Avant d’ouvrir son magasin, il se lance dans une aventure audacieuse en 2005 : monter une entreprise de pressage de vinyles. Il s’y consacrera pendant 3 ans, affinant ainsi sa connaissance des process de gravure américains et chinois, leurs impacts écologiques, leurs spécificités en terme de fidélité aux mix d’origine, tout en tissant son réseau de labels indépendants français et européens.

En ouvrant le Vinyle Store, c’est toute son expérience qu’il souhaite partager aux passionné.es de vinyles qui fréquentent le magasin. Vous trouverez chez lui quasi exclusivement des disques neufs. Amateurs de rééditions des classiques rock & pop, et de bandes originales des années 80 et 90 (Friends, Back to The Future) n’hésitez pas.

Une place est accordée à l’électro, mais selon ses propres mots « Peu de disques tiennent le temps, en électro, c’est une musique du temps présent. Il y a moins de classiques électro que de classiques dans d’autres styles ». Dans ses backs, des hits incontournables de house, techno et drum’n’bass.

Pourquoi le neuf ? « Il y a plein de contrevérités sur les nouveaux pressages qui souffrent d’une mauvaise réputation. L’acte d’acheter d’occase n’alimente pas la nouvelle économie du disque qui fait bosser des gens. Un vinyle neuf, beau, lourd & bien produit c’est ce que je valorise. L’objet et les efforts derrière sont colossaux. Le rapport au disque est celui de l’objet. Après si t’aimes vraiment le son… écoute le FLAC ! (Free Lossless Audio Codec)

Le Vinyle Store, ce n’est pas qu’un magasin : c’est aussi un lieu pour apprendre la Musique Assistée par Ordinateur (MAO) sur Logic Pro, et pour apprendre à mixer sur Vinyle évidemment. Vincent y donne des cours, alors pour les passionnés de la galette, du mix, et de l’électro : allez le rencontrer.

Soutenez la scène locale et pré-commandez le premier vinyle en Edition Limitée du Label Vinyles Store France.

Vincent Bastille a décidé de fonder le label Vinyles Store France pour venir en aide aux artistes manceaux. Ce premier vinyle réunira quatre groupes de rock locaux qui présenteront chacun un titre inédit.

Les groupes manceaux sélectionnés et triés sur le volet et qui seront donc présents sur ce vinyle collectif sont : Run Ronnie Run (pop rock) , Sea's Friend (folk), Spread Like (Punk Rock) et Echo (Rock festif).

Participez à la campagne

Christophe Pluquet – Nouveau disquaire au Mans

Publié le 09/02/2020

Christophe Pluquet – Nouveau disquaire au Mans

L’ère du tout numérique a-t-elle sonné la fin du disque ? A l’heure du streaming, nous sommes allés à la rencontre de Christophe, fan de musique et de disque au point d’avoir ouvert en novembre son Vinyle shop, rue nationale au Mans.

Christophe Pluquet, de l’hôtellerie au Vinyle shop

« De formation hôtelière, j’ai suivi la Licence Pro « conception et mise en œuvre de projets culturels » à l’Université du Maine. Pendant mes études, j’ai été amené à animer une émission sur Radio Alpa, « Wadodem », qui traite de reggae et plus largement, de la culture jamaïcaine. En parallèle, j’ai monté mon asso (du même nom) pour jouer dans des bars et organiser quelques concerts... Avant de fonder le label Unik Music, sur lequel j’ai sorti 3 singles. » 

Pourquoi ouvrir un magasin de disque en 2020 à l'ère du tout numérique?

« Ouvrir un shop est une sorte de rêve que j'avais en tête depuis pas mal d'années, et je ne comprenais pas qu'il n'y ait pas de disquaire indé au Mans quand dans toutes les villes en France de plus de 150 000 habitants il y en a au moins un. C'est aussi faux de croire que le numérique empêcherait le développement d'un disquaire, ce sont deux marchés différents et deux clientèles plus ou moins différentes. Brighton en Angleterre est une ville dont le nombre d'habitants est quasi similaire au Mans mais il y a une dizaine de disquaires et plusieurs labels qui cartonnent : Tru Thoughts, Mr. Bongo, Hive Mind, Roots Garden, etc. Il y a un côté culturel et sociologique dans tout cela...

Et c'était aussi en tant qu'acheteur, toujours obligé de payer des frais de ports pour commander un vinyle, j'ai fait énormément de découvertes en allant chez les disquaires en écoutant ce qu'ils proposaient en discutant avec eux, internet ne peux pas le permettre c'est juste de la consommation il y aussi un point de vue humain chez un disquaire... »

La passion du vinyle, de A à Z

« J'essaye d'être le plus généraliste possible, même si ma culture musicale est plus axée reggae, afro, soul-funk, world et électro, on trouve de tout et le choix va encore s'élargir avec le temps. A 99% je fais du vinyle, le CD c'est vraiment au coup de cœur, en neuf et occasion. Et il y aussi des livres sur la musique, le matériel d'entretien et nettoyage des vinyles, les pochettes de protection, cellules, diamants, sacs… Tout ce dont un amateur de vinyles peut avoir besoin... »

Unik Music, disquaire indépendant spécialisé vinyle
10h-19h du mardi au samedi
104 Rue Nationale au Mans

INTERVIEW : RUN RONIE RUN

Publié le 19/12/2019

interview I : Comme nous l'avions évoqué, nous avons réalisé des interviews des groupes ayant participé au projet de peinture d'Angeline Boymond: l'empreinte de l'instant#2

Run Ronie Run : "I feel quite "

       

À quelque jours de leur Realese Party au Barouf , à l'occasion de la sortie de non pas d'1 mais 2 titres en format 45 tours "Monster" et "Robotic",  nous avons eu le plaisir de nous entretenir avec Bambi-Rock (Véro : Chanteuse bassiste) du Groupe Run Ronie Run.

Bonjour Bambi, merci de nous accorder un peu de ton temps qui doit être bien précieux actuellement!

Même si les amateurs de Rock Alternatif Sarthois commencent à vous connaître, peux-tu nous rappeler qui est  "RRR »?

Bonjour , 

Run Ronie Run (trio rock), oscillant entre rock alternatif incisif, noise-punk racé et pop grungy aussi électrique que fougueuse, groovy à souhait mais également intimiste et fiévreux ... (Oui je sais c’est un peu long mais cela a le don de me faire rire à chaque fois!) C'est en 2009 que l'aventure RRR commence au moment de notre rencontre Gilles (guitare-choeurs), Rémi (batterie) et moi Véro (Basse-chant lead). Depuis peu,  le line-up a changé, Antoine Montfleur vient de rejoinde le groupe à la batterie.

En suivant les réseaux sociaux, on est agréablement hapé par une spirale de news. Peux-tu revenir sur les actus du groupe pour 2019, et nous en dire plus sur cette fin d'année?

Cette année nous avons pas mal joué hors département avec le groupe D-Track, mais aussi en ouverture du Festival Bebop au Mans, à Trempolino Nantes…En même temps nous avons sorti un premier clip « Monster »  tourné à la "Belle Etoile » sorti en juin. Le  deuxième titre « Robotic » vient de sortir sur Youtube a été  tourné au "Théâtre de la Halle au Blé" à la Flèche.  Nous avons eu le plaisir de clore cette année par un concert au Café Concert le "Barouf" pour fêter nos dix ans, la sortie des deux clips réalisés par Tite Pao photography et ces deux titres en 45tours promo pour annoncer le futur album.  Notre 45Tours est désormais en vente chez vinyles Stores au Mans et au Silo !!! Nous préparons également le concert du 11 janvier 2020 au chapiteau Mimulus à Fresnay sur Sarthe. Cette soirée s'annonce particulière puisque je vais chanter au trapèze,  il y aura également du mât chinois comme dans la vidéo et d’autres disciplines de cirque pendant le concert...Il faut vraiment venir voir ça !!!!!

Peux-tu nous parler de l'enregistrement et des différentes personnes qui gravitent autour du trio?

Pour ces deux titres nous avons fait le choix de mettre de la trompette nous avons donc proposé à Alexandre Leguillon (Trompetiste dans Bad Fat) de venir poser des lignes… Une première pour nous sur ces deux morceaux. Nous verrons par la suite pour les autres morceaux, nous ne sommes pas fermés à d’autres instruments également.

« Monster" a été enregistré au Silo par Rémi Savin notre ancien batteur qui vient de nous quitter pour des raisons professionnelles et qui, pour ce titre, s’était mis au piano.

« Robotic » à été enregistré à Swan sound studio à Caen par Guillaume Doussaud, là, où nous avions déjà enregistré notre deuxième album "Sordid Cabaret ».

Nous avons également la chance d'avoir été chroniqué par Dimitri, qui a su, à mon sens, avec ses mots sublimer l'ambiance, l'émotion, la profondeur de nos morceaux.

Nous allons d'ailleurs découvrir ci-après les clips et les chroniques correspondantes:

 

 

"Monster" : « A la lumière de l’intime conviction, le clair-obscur suffit à lui seul à imposer une lecture de l’espace et du temps. Le spleen véhicule la certitude des paroles pleines, prolongements logiques de ce qui se vit dans les corps. La pudeur détourne les regards jusque là saturés d’illusions pour laisser place à la vérité intérieure. La distance, comme le fruit du constat implacable, signe le désengagement ultime de l’être blessé qui se laisse peu à peu envahir par une plénitude océanique.

RUN RONIE RUN nous cueille une nouvelle fois par sa poésie subtile et délicate. C’est au creux de l’oreille et à fleur de peau que le groupe nous invite au voyage intérieur et profond...un voyage au plus près de notre cœur.  DIMITRI

                                                                                                    

 

« Robotic » Lorsque la côte EST rencontre la côte OUEST (et je ne parle pas de la France) c’est, pour ce titre, évoquer la rencontre de PIXIES et THE DISTILLERS dans ce qu’ils ont produit de plus indie et de plus pur. Pas d’effets de manche sinon celles qu’on retrousse pour envoyer un mur de son décoiffant et vitaminant. Run Ronie Run a digéré l’essentiel de ses influences punk pour nous servir un beau morceau bien choisi, bien arrangé et bien cuisiné! Ne soyez pas surpris il se pourrait que de manière tout à fait anodine vous marmonniez entre le fromage et le dessert le gimmick du refrain de « Robotic ». DIMITRI

Je crois savoir que c'est toi qui écrit les textes et compose, comment te vient l'inspiration et il y a t'il  un fil conducteur entre les morceaux?

J'ai écris Les textes oui essentiellement, mais parfois Gilles met la main à la plume. Dans "Sordid Cabaret" notre deuxième album, il y avait un fil conducteur car j’avais été très marquée par le film Purge, des images sont alors arrivées et donc des textes. je fonctionne beaucoup par images. Et pour le prochain il est encore trop tôt pour déterminer. Mais c’est vrai que j’aime assez quand il y a une certaine cohésion.

Run Ronie Run est le 1er groupe à avoir inspiré Angeline Boymond pour réaliser une peinture sur un de vos titre : « I Feel Quite".

Pour en avoir échangé ensemble, je sais que tu es très sensible à ce tableau. En une ou deux phrases, peux-tu nous partager cette émotion?


Oui merci Angeline d’ailleurs. Toujours émouvant de savoir que ta musique provoque une autre forme d’art. Pour moi L’art sous toutes ces formes c’est l’échange, l’échappatoire, la diversité etc mais surtout un partage, un partage d’émotions ou autres...Ce tableau rejoint les images que j’avais en tête quand j’ai écris ce texte cette femme enfermée dans cette pièce très sombre en attendant de passer son tour avec ce centre… il y a beaucoup de féminité à mes yeux dans ce tableau...

Merci beaucoup Bambi-Rock pour ce temps de partage, un petit mot à nos lecteurs pour finir?

J’aime beaucoup cette phrase du philosophe ’Edgar Morin car si tu remplaces le mot « poésie" par ton mood du moment ça donne la possibilité de se l'approprier.

"La poésie ne doit pas seulement être une chose écrite, lue, récitée. C’est une chose qui doit être vécue".

And Fuck the world!!!!