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Chronique

WAXOMEGA - Afromatix

Publié le 29/05/2018

Tourangeau d’origine, Waxo’mega pose ses valises au Mans il y a deux ans.

Membre du collectif Le Carré, son album solo Afromatix sortit le 27 septembre 2016 sur le label Stafoula Records nous offre treize titres où les univers musicaux et les thèmes abordés varient d’un monde à l’autre en toute habileté. Dès la première écoute, on distingue de façon limpide qu’il est de ces rappeurs à la voix précise et articulée autour d’un flow très respectable. Les clips sont propres et donnent envie d’en découvrir plus sur l’artiste. Les morceaux Blues du béton armé, Esperanza, Dexter Morgan sont réalisés avec soin. La petite perle de cet opus, le titre On s’interroge où Grimaz Muzik et Twoface signent une prod’ à classer dans les classiques. On félicite aussi le choix judicieux de la présence de Dj Fan qui apporte des scratchs d’une grande précision. Afromatix, un album à se procurer rapidement puisque comme tout projet de niche qui se respecte, l’édition est limitée…

Etienne Kervella

Un nouvel EP pour ROBOY

Publié le 29/05/2018

On connaît Roboy depuis quelques années maintenant sur les scènes sarthoises.

Notre héros synth-pop local revient avec un 6 titres qui explore ce qu’il sait si bien faire : mais en le faisant mieux. Exit le son lo-fi, la production s’améliore clairement, mais aussi l’intensité des morceaux. Quand à la voix, elle suit le même mouvement perdant en fragilité pour gagner en profondeur. On garde le côté dansant, sautillant, on garde aussi la mélancolie et une certaine froideur, mais on y ajoute un zeste de grandiose post-rock qui n’est pas sans rappeler certains de ses projets musicaux passés.

Avec “Le petit chat doit mourir”, Roboy nous envoie loin dans les merveilles du cosmos à la découverte d’espaces désespérément solitaires mais terriblement beaux.

Clip : https://www.youtube.com/watch?v=1mE1laNlEnE&t=13s

Tu Brules Mon Esprit – Master Series

Publié le 29/05/2018

Mélodies lancinantes, rythmiques lourdes, stridence et saturation, psychédélisme, violence. Ajoutons y cette voix scandée, qui mâche les mots, les triture et les recrache, les répétant jusqu'à la lie en autant de mantras, en véritable litanie.

 Voilà la recette de ce brillant EP « Master serie » des Tu Brüles Mon Esprit. Précisons encore qu'il y a dans leur démarche une forme de délicieuse archéologie musicale. Comme si quelque part au détour d'un changement de siècle la variété française était morte et que des punks fouillaient ses décombres, ramassant des morceaux épars, les recollant pour tenter de comprendre comment tout ça s'agençait. Fatalement, quelque part en chemin le puzzle a foiré et les fragments ont été reconstruits différemment : bien mieux. Cette médiocre variété est désormais sublimée. Bien sûr, en le faisant nos chers punks ne se prennent pas au sérieux, aussi permettons nous de le faire à leur place en leur adressant un grand MERCI !

Damien Fabre

Ton Zinc - Des Têtes et Des Poings

Publié le 29/05/2018

Vous avez dit groupe festif ? Côté ambiance Ton Zinc est un représentant de groupes bien implantés dans la chanson française : le groupe choral.

Pas de lead au sens propre, chacun trouve sa place façon grand bastringue, ou alternent humour, engagement et poésie. Côté musique c'est la profusion d'instruments non amplifiés, tendance folk débridé : percussions, guitare sèche, violon ou encore accordéon, pas étonnant que l'on retrouve en tête dans leurs influences immédiates : les VRP, Tryo ou encore les Ogres de Barback. Musique de rue, chanson française défendant certaines valeurs sociales, le groupe navigue aisément sur des registres aux accents métissés pour diffuser leur message positif. De "philosophie de comptoir" à "Des têtes et des poings", les années sont passées mais ils gardent invariablement la même trajectoire. Pour preuve l'ouverture de leur nouvel opus par "citoyens du monde", tout est dit.

Marc Lothy

The Orchid – Les Moments

Publié le 29/05/2018

Ces 4 garçons dans le vent poursuivent leur route dans la même veine folk mordorée où se lient poésie et image.

Au passage ils ne s'encombrent pas de fioritures et ne gardent que l'essentiel, l'essence même de leur travail, tout en légèreté et en nuances. Cette fois-ci les deux textes qu'ils nous livrent sont en français. Seulement deux titres me direz-vous ? oui mais de 7 minutes environ chacun : "Tant qu'il y a des roses" et "Rien que l'idée de l'être un jour nous rend déjà heureux". Un laps de temps où vous pourrez vous immerger sans difficulté au cœur de leurs mélodies qui s'étirent tel un voyage au long cours. La voix de Flo, une fois de plus, tel un funambule, viendra vous accompagner de manière sensible et posée sur des textes qui vous apporteront une douce mélancolie, inoffensive, encourageant à une contemplation positive. Quelques riffs de guitare bien placés nous rappellent que le groupe sait aussi évoluer sur des intonations plus rock. A quand la suite ?!

Marc Lothy

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Outrage - Villa Rotemburg

Publié le 29/05/2018

Alors que l’on peut observer la montée des mouvements politiques fascistes à travers le monde, Outrage revient avec un album et nous propose un voyage aux 4 coins de l'Europe.

Pas l'Europe de Bruxelles ni de Strasbourg, mais la belle Europe multi-culturelle : celle qui respecte et aime les différences de chacun. L'Europe libertaire, anti-fa, anti-libéral. « Villa Rotemburg » commence très fort avec le titre « Europa Anti-Fa », un morceau armé de gros riffs ska-punk, chanté dans plusieurs langues - comme la majorité des morceaux de l'album - et qui pourrait très bien devenir un hymne de la convergence des luttes antifascistes. « Villa Rotemburg » transforme l'essai d'Outrage de revenir depuis leur précédent album « Eldorado pagaille », à leur premier amour : le ska-punk. On appréciera, au fil des titres de ce nouvel album, le passage par des mélodies baltiques, latines, germaniques... au son des cuivres et de l'accordéon !

Florian NotDeadAsso

Naked (in a Sphere) – Reborn

Publié le 29/05/2018

En quête constante de faire vivre leur art musicalement et visuellement, « Naked » a fait grandir le cercle. Jusqu’à la scène locale des beatmakers revisitant ses morceaux.

Ce disque de remix a peut-être influencé le processus créatif du nouvel album reprenant des sonorités familières au cœur des fans. Mais le schéma n’est pas simplement reproduit. Les orchestrations sont toujours plus réfléchies (Hampered) et les refrains immédiats (« she decided to stay alone / she remains on the roadside »). Et puis, Naked (in a sphere) surprend. La simplicité tribale de Confidentia a l’élégance des grands tubes de Peter Gabriel. Womanliness pousse d’autres portes avec Etienne en lead et le mariage des deux voix pour toujours plus d’électricité. A child on the shoulders commence comme une ballade blues qu’on aimerait entendre dans un club d’Austin avec The Shougashack. Les musiciens sont toujours « naked » mais avec de nouveaux habits qui leur vont à ravir.

Cyrille Blanchard

HDW – Le Voleur De Couleurs

Publié le 28/05/2018



HDW : 3 lettres noircies sur le papier qui pourraient aisément se définir comme : "High definition writing".

Cet album est un parfait résumé de son jeune parcours en accéléré. Terre de contrastes, à la fois doux et dur, c'est au piano que Louise sait, tour à tour, souligner ses textes ou accentuer leur force. Ce voleur de couleurs n'en est pas à son premier rap(t). Il nous accompagne depuis plusieurs années avec des titres devenus incontournables qu'il cisèle tel un artisan : J'écris ton nom, Planète Slam, Lulu et le voleur de couleurs, découverte de cet album. Pour Lulu, Alexandre laisse fendre l'armure, on sent la peau sous le cuir. Mais pas de répit, il rebondit aussitôt avec un slam tout en couleur : T.A.T.T.O.O., véritable marque d'estime à la discipline. Des collaborations sont à saluer comme sur Planète Slam avec Suga, mais c'est dans l'intimité du duo piano/voix qu'HDW imprime sa marque.

Marc Lothy

 

 

Five Ugly Crows Kingdom

Publié le 28/05/2018



La légende raconte que cinq rois-corbeaux seraient nés humains afin d'étendre le Five Ugly Crows Kingdom sur Terre."

Vous l'aurez compris, cette formation sarthoise ne lésine pas sur la fantasmagorie autour de son histoire. Une imagination débordante que les cinq rockeurs mettent également au service de leur musique, avec un bel équilibre entre rythmes "doux" et riffs de guitare énervés. Leurs influences semblent très diverses tant chaque titre à sa propre identité. En bref, laissez-vous entraîner par ces cinq "affreux corbeaux" qui vont désormais tenter d'étendre leur royaume grâce à ce rock qui pulse!

Jean-Edouard

 

 

Dejanjo - Dejanjo

Publié le 28/05/2018


On ne sait plus où donner de la tête avec Déjanjo!

Leur premier album, sorti en septembre, offre une alternance de musiques yiddish, orientale ou reggae sur fond de détours par des sonorités électroniques. Un véritable voyage dans divers horizons de la world music avec tout de même un penchant plus affirmé pour la musique gitane et la péninsule ibérique puisqu'un tiers des titres sont chantés en espagnol. Déjanjo propose donc un patchwork musical engagé, festif, sans se départir d'une bonne dose d’humour. Ce trio manceau, qui écume les bars et festivals de la région depuis 2014, a fait le choix de sortir son album avec un système de prix libre, dans un souci de « solidarité et d’autogestion ».

Jean-Edouard