Le succès de Berikely, maître du kabosse, n’est plus à faire. Depuis le milieu des années 1980 il est devenu un des artistes phare de Madagascar. C’est après une carrière internationale qu’il se pose à Nantes et rencontre Éric Doboka (Tue-Loup) avec qui il fondent Berikely & Zama. Le projet de l’album est simple : métisser des musiques malgaches avec des musiciens français. Mais derrière cette simplicité se cache une complexité des rythmes des 4 coins de l’île rouge. Et pour maîtriser ces derniers rien de tel que deux manceaux professionnels, Thomas et Jean Yves Boucherie ainsi que « Bema » à la percussion. Dans ces 10 titres, Berikely chante l’importance de la famille, des racines qu’il retrouve lorsqu’il est sur scène avec ces amis qui l’accompagnent dans son rêve de partager avec le public la musique malgache.

Guiom

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Je me souviens d’un concert d’Outrage en première partie des Caméléons au sous-sol du Caveau, un bar que les moins de vingt ans peuvent connaître sous le nom d’Union-Jack, et encore... La chaleur était si intense que des gouttes de condensation nous tombaient sur les cheveux. Je voyais la transpiration s’évaporer des têtes, des vêtements des copaines qui se bousculaient aux sons des titres qui ont composé Persévérer, leur premier 5 titres. 26 années plus tard en écoutant Pavillon Noir je ressens encore les mêmes émotions, les mêmes coups d’épaules lors des danses endiablées, l’espoir dans les appels à la contestation, à la mobilisation, à la révolution qui font de leur ska-punk un véritable chant partisan. Même si durant toutes ces années le combo de départ a changé, l’essence d’Outrage se retrouve dans ce dernier opus. « Désolé chers voisins je crois que je vais chanter ce soir » !

Guiom

C’est dingue comme on peut se représenter un.e artiste par la simple écoute de ses œuvres musicales. Jérémie Kieffer me fait penser à Miossec. Des chansons qui te touchent, qui te consolent avec un mélange de rock, de chanson française, de pop avec une pointe de mélancolie qui n’est vraiment pas désagréable à ressentir. Après son « Manifeste » de 2017, Jérémie continue sa trilogie autour du temps avec Exode. Neuf titres d’introspection, des phases expérimentales de la vie amoureuse. Dur de résumer la Métaphysique de l’amour de Schopenhauer en un album, d’ailleurs qui le peut ? Jérémie Kiefer a cette prétention d’avoir apprivoisé le sujet et vous le rendre sur des musiques très réussies. Chacun se plaira à retrouver les inspirations de Barbara et de Thiéfaine que le chanteur défend. Vous pourrez le retrouver sur scène en cette fin d’année et sur différents festivals en 2023.

Guiom

On sait quand on y rentre. Mais pas quand on en sort. Un ostium décrit un orifice ouvrant l'accès à une cavité, ou faisant communiquer deux cavités. Le dedans, le dehors… on ne sait plus où l’on se trouve à l’écoute des pièces hypnotiques du bassiste guitariste Solinca. Le temps se disloque dans des réverbérations de cathédrales. L’espace se dissipe tant et bien que l’on se trouve tiraillé entre une lévitation portée par des thèmes de guitare classique, et une chute angoissante dans les abîmes d’une basse répétitive et indéfiniment distordue (Somium). La musique de Nicolas Guerin s’est étoffée de sonorités orientales totalement assumées dans le morceau Praesentia qui donne à voir une nouvelle facette de son orchestration. L’arrangement évolutif des dynamiques et variations fréquentielles rendent ce voyage dans le temps très apaisant avec le morceau final Melancholia, qui nous invite au lâcher prise et à une introspection sincère.
Pico

La Langue des Omoplates ou comment faire parler le corps par cette partie belle mais souvent cachée, celle qui est dans le dos, qui porte, qui raconte ce qui est derrière nous, qui font ce qu’on est aujourd’hui. La chaleur de l’accent de Pablo De Carlo et la musique d’Anne Guinot s’entrelacent à la perfection pour mettre en valeur les poèmes engagés, mélancoliques, tendres, de Pablo. On s’attend à de simples poésies posées sur un instrument mais c’est plus que ça, c’est une danse entre des mots avec tantôt un piano et tantôt un accordéon. La langue des omoplates ne s’écoute pas simplement, ça se ressent, ça s’éprouve. Cet album défend l’inutile comme quelque chose d’essentiel fasse à une société productiviste. Des valeurs qui dans le contexte actuel servent la cause de l’Art dans sa globalité. 

Guiom

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