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Interview

Rap & foot : Allebou nous emmène dans son "Stadium" !

Publié le 17/03/2025

À travers le reportage de France TV intitulé Stadium, Allebou (artiste associé 2023) nous raconte l'indissociable lien entre le football et la musique. Il revient ainsi sur ses souvenirs mêlant premières licences sportives et freestyles dans les vestiaires du Football Club de Saint-Saturnin. Inspiré par l’art du "beau geste" et l’esprit du Joga Bonito brésilien à travers son jeu, il baptisera son label Ginga Music.

Stadium est une série qui mêle foot du dimanche et musique, réalisée par Samuel Petit. Six épisodes pour découvrir des artistes de la région et leur club de cœur. Terrier, Allebou, Alva Starr, Zenzile, Swirls et From Grey nous emmènent taper la balle dans le rond central, de Saumur (Maine-et-Loire) à Landeronde (Vendée), en passant par Saint-Saturnin (Sarthe) et jusqu'à Mûrs-Érigné (Maine-et-Loire).

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3 questions à Alice Guattari Delacour - Forum Entreprendre Dans la Culture

Publié le 20/02/2025

Alice Guattari Delacour, en charge de la structuration de la filière sonore et acoustique au sein du Mans Métropole, revient sur son engagement dans l’organisation du Forum Entreprendre dans la Culture. Ce temps fort, qui se tiendra le 4 mars au Palais des Congrès et de la Culture, offrira un espace de rencontres et d’échanges pour les professionnel·les et passionné·es du secteur. Découvrez les enjeux de cet événement et les temps forts à ne pas manquer.

Quelles sont vos missions au sein de le Mans Métropole ? 

J’ai pour mission la structuration de la filière sonore et acoustique avec l’ambition de faire du Mans un territoire d’Industries Culturelles et Créatives dédié à cette filière. Il s’agit de mettre en avant tout un écosystème fait de luthiers, de start ups, d’acousticien·nes, de spécialistes en design sonore et en lutherie et métiers d’arts. Superforma est un partenaire essentiel de ce projet.

Dans le cadre de mes missions au sein de le Mans Métropole, j’ai été sollicitée récemment pour travailler avec le pôle musical en Pays de la Loire à l’organisation du Forum Entreprendre dans la Culture notamment sur la journée accueillie au Palais des Congrès et de la Culture le 4 mars prochain.

Qu'est-ce que le forum Entreprendre dans la Culture et quel est l’objectif ?

Le Forum Entreprendre dans la Culture est avant tout un espace de rencontres et d’échanges pour les professionnel·les de la culture, artistes, salarié·es mais aussi pour les étudiant·es, bénévoles d’associations. Il s’adresse à toutes celles et ceux qui s’intéressent à la culture de près ou de loin. Il permet selon moi de se questionner sur sa pratique, de se confronter à d’autres regards et de nouvelles expériences.

C’est aussi un endroit ou des personnes en gestation de projets peuvent trouver de la ressource pour avancer et trouver des conseils auprès d’experts, avocats, spécialistes dans différents domaines des arts et de la Culture.

Les 3 rendez-vous du Forum que vous ne manqueriez pas :

  • La conférence sur le son spatialisé : pour en connaitre davantage sur les aspects techniques et mieux appréhender les enjeux
  • Le retour d’expérience sur La Chutothèque Precious Kitchen : pour entendre Victoria Kawohl parler de ce projet innovant initié par l’ESAD TALM
  • La fresque du sexisme, car comme la fresque du climat c’est une mise en situation édifiante et qu’il y a encore de belles marges de progression !

Retrouvez l’ensemble de la programmation du forum et inscrivez-vous ici :

Programme 

Inscriptions

À la rencontre de Thomas Sezalory, alias "L'Appentis", luthier passionné à Thorigné-sur-Dué

Publié le 17/01/2025

Nous avons eu le plaisir d’échanger avec Thomas Sezalory, alias "L’Appentis", pour en savoir plus sur son atelier de lutherie récemment ouvert à Thorigné-sur-Dué, près du Mans. Découvrez le parcours, les passions et les projets de ce luthier guitariste qui mêle savoir-faire traditionnel et amour pour la musique.

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Thomas Sezalory, j’ai 43 ans, et je suis luthier spécialisé dans l’entretien et la réparation de guitares. J’ai ouvert mon atelier, "L’Appentis", pour offrir mes services aux musiciens de la région.

Originaire d’Avignon, j’ai grandi au milieu des vignes avant de passer 20 ans dans la Marine et la fonction publique, dans les domaines de l’informatique et des télécoms. Finalement, j’ai décidé de suivre ma passion pour la musique et le bois en me lançant dans la lutherie.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de devenir luthier ?
J’ai toujours aimé travailler le bois, écouter de la musique et comprendre comment les choses fonctionnent. Être luthier regroupe tout cela : technique, créativité et mécanique. Ce métier me permet aussi d’aider les musiciens à exprimer pleinement leur art en rendant leur instrument plus confortable et performant.

Ce qui me motive le plus, c’est de voir un musicien redécouvrir son instrument après une intervention. Ce moment où il joue et retrouve un plaisir renouvelé, c’est pour ça que j’ai décidé de franchir le pas.

Quel a été ton parcours pour devenir luthier ?
Mon parcours a débuté avec une formation en ébénisterie. J’ai préparé un CAP Ébéniste en autonomie, en créant un atelier dans mon garage. Après l’obtention du diplôme, j’ai consacré une année à approfondir mes connaissances grâce à des stages variés : restauration de meubles d’art, travail manuel du bois et expériences en magasin de musique.

Ensuite, j’ai suivi le CAP Luthier Guitare à l’ITEMM (Institut Technologique Européen des Métiers de la Musique) au Mans, une étape clé dans ma reconversion.

Quels services proposes-tu à L’Appentis ?
J’interviens sur tous les aspects techniques des guitares électriques et acoustiques :

  • Entretien et réglages (action, sillet, planimétrie)
  • Réparations structurelles (fissures, vernis)
  • Refrettage
  • Câblage électronique

Mon objectif est de garantir le meilleur fonctionnement possible de chaque instrument, quelle que soit sa valeur.

Ta première guitare ou basse ?
C’était une basse Rockwood by Hohner LX100b, rouge étincelant avec des boutons jaune fluo. Elle était simple, mais je l’adorais ! Depuis, j’ai une affection particulière pour les modèles Precision, que je considère comme les meilleures basses au monde.

Ton modèle de guitare préféré ?
C’est difficile à dire, chaque instrument est unique. J’ai un faible pour la basse Audiovox 736 de 1935, la première basse solid-body de l’histoire, qui incarne une véritable révolution. Côté guitare, la Telecaster reste pour moi un modèle iconique, simple et efficace.

Un conseil pour ceux qui veulent se lancer dans la lutherie ?

  • Écoutez les musiciens et leurs instruments.
  • Choisissez bien votre formation (en France ou à l’étranger, électrique ou acoustique).
  • Préparez-vous à gérer une entreprise, car être luthier implique souvent de travailler à son compte.

L’ITEMM, au Mans, propose d’excellentes formations si vous êtes dans la région.

Quels sont tes projets à venir ?
Je prépare actuellement le BMA (Brevet des Métiers d’Art) en candidat libre pour approfondir mes compétences. Je rêve aussi de fabriquer mes propres instruments en utilisant des techniques traditionnelles et des matériaux naturels. Ce projet représente pour moi un véritable retour aux sources du métier.

Comment te contacter ?

Thomas, alias L’Appentis, vous attend pour donner une seconde vie à vos instruments et partager sa passion pour la musique et le bois.

Rencontre avec le Collectif Nananerfs

Publié le 10/09/2024

Le Collectif Nananerfs est un regroupement de plus de 100 femmes professionnelles & amatrices du spectacle vivant en Sarthe. Il rassemble des autrices, compositrices, interprètes, techniciennes, comédiennes, décoratrices, chargées de production, et bien d'autres, toutes unies par une volonté de solidarité et d'entraide. Rencontre...

Comment est né le collectif Nananerf ?

L'idée du collectif a germé en septembre 2023, lors du festival "Open The Gates". Lors d'une table ronde sur la place des femmes dans la musique, nous avons réalisé qu'il manquait un espace local pour nous réunir et échanger. À partir de là, Kunthea a contacté une quinzaine d'artistes, et notre première réunion a eu lieu en octobre 2023. En février, nous avons trouvé le nom du collectif : Nananerfs et nous sommes désormais structurées en association. 

Quels sont les objectifs, les missions du collectif ?

Nos objectifs sont multiples : créer un réseau d'entraide et de soutien, partager des informations et des expériences et promouvoir la visibilité et la reconnaissance des femmes dans le spectacle vivant. Nous voulons aussi encourager la solidarité et faire évoluer les mentalités sur la place des femmes dans ce milieu.

Quelles figures féminines vous ont inspiré ce projet ?

Nous nous inspirons toutes. Ce qui peut nous inspirer sont des initiatives déjà existantes comme SheSaid.So, More Women On Stage ou Majeures

Quelles ont été les premières actions mises en place ?

Nos premières actions ont été de nous réunir mensuellement pour discuter de nos expériences et échanger des idées.  Le 16 mai 2024 a eu lieu le lancement officiel du collectif, ça a été un grand pas pour nous, visant à présenter notre collectif et à renforcer notre visibilité.

Quel regard avez-vous sur l’évolution (ou non) des mentalités sur le sujet d’un point vue local ? Et national ?

Localement, nous constatons une prise de conscience croissante de l'importance de la place des femmes dans le spectacle vivant, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Nationalement, bien que des avancées aient été faites, les inégalités persistent et il est crucial de continuer à sensibiliser et à lutter pour une véritable visibilité et reconnaissance.

Quelles sont vos futurs projets ?

Nous envisageons de poursuivre nos réunions mensuelles et d'organiser des événements publics pour sensibiliser et promouvoir la place des femmes dans le spectacle vivant. Nous voulons également créer des partenariats avec d'autres collectifs et institutions pour renforcer notre impact.

Où peut-on vous retrouver et vous contacter ?

Pour nous contacter, vous pouvez suivre notre page sur les réseaux sociaux Facebook - Instagram où les personnes de notre collectif seront présentées prochainement. Vous pouvez également nous envoyer un email à collectifnananerf@gmail.com

Festival Open The Gates : rencontre avec Cindy Gautier.

Publié le 04/09/2023

Qui es-tu ?

Cindy Gautier, nom de scène Kunthea dans un groupe de Pop Rap Rock où j’écris et je chante. Je suis aussi dans l'organisation bénévole d'évènement depuis 10 ans sur le Mans.

Quelle est l’origine du festival ?

Open The Gates devait avoir lieu en 2020. Il a été annulé à cause du Covid, puis reprogrammé, puis re-annulé. Mais avec le recul je me dis que je n'étais pas prête à monter un festival de cette ampleur à ce moment.
En 2022, la Ville du Mans m'a recontacté pour organiser un évènement en plein air gratis et ils m’ont proposé d'accompagner financièrement mon festival.

Comment as-tu sélectionné les artistes ?

A la base j'ai voulu faire une programmation en mixité, et petit à petit, en faisant la prog’ je me suis rendue compte que je n'avais fait que de la prog’ féminine.
Ce n’était donc pas volontaire que ce soit que des femmes. Je voulais des artistes en développement, autour des esthétiques pop, rap ou rock, comme ce que j’écoute.
En plus du festival, j’organise des Before dans les cafés concerts du Mans, une rencontre sur la place des femmes dans la musique au-delà des oppressions, et la projection du film Allons Enfants, le 7 septembre au cinéma Le Royal.

La rencontre réunira à l’Atelier des Artistes Chloé Thibaud, journaliste ayant écrit un livre sur la place des femmes dans la musique ; la chanteuse malgache installée au Mans Kristel, sur son expérience personnelle, et Suzanne. Emery, très impliquée sur la scène rock locale.

Comment as-tu composé ton équipe ?

Officiellement je suis toute seule. Les membres du bureau sont actifs mais j’ai un peu de mal à déléguer ! Sullivane Albertini est toujours présent quand j'en ai besoin. La trésorière de l'association aussi fait des points réguliers avec moi.

Quels sont tes partenaires ?

Le Crédit Agricole, la Ville du Mans et France Bleue. La Ville met à dispo : la scène, la technique et la sécurité.

Quel est ton objectif ?

Un festival qui dure dans le temps. J'aimerai bien le faire tous les ans, mais cela prend tellement de temps, à voir. En jauge s’il y a 1000 personnes je suis vraiment au top .. et si on est 300 je serais quand même contente.

Quel est ton regard sur la scène locale ?

La scène locale c'est la majorité de ma programmation. C'est l'envie de les mettre en avant qui a aussi déclenché ce festival. La scène se développe plutôt bien depuis quelques années en partie grâce au travail d’accompagnement mené par Superforma.

Mes coups de cœur locaux, je les ai donc programmés : Hvrley Qveen, Heidi gros coup de cœur lors de la scène ouverte que j’ai organisée au printemps à la médiathèque du Mans. Nanna, qui était là quand j’organisais des open mics à la Maison Café. Alma Mango je la croisais via Baco Records, un label de reggae que je suis beaucoup. Sarella, découverte via le dispositif Starter ; Shadéblauk via Wah, dispositif de la Fedelima à destination des femmes entrepreneuses dans la musique. Et plus récemment Klem H qui m’a été conseillée par Pypo Production à Nantes.

Selon toi, où en sommes-nous de la place des femmes dans le rap ?

Il faudra venir voir la rencontre du 5 septembre pour le savoir !
Mon sentiment général c’est qu’on note de plus en plus de femmes repérées par des dispositifs dédiés, mais sur la programmation certaines études montrent que cela n’a pas tant bougé qu’on le dit depuis 4 ans, il y a encore des structures qui doivent se responsabiliser à ce niveau. Quand on me dit "on cherche des femmes mais on ne trouve pas" je n'y crois pas. Il n’y a jamais eu autant de projets musicaux portés par des femmes. Il faudrait aussi que plus de femmes soient en poste à la programmation.

Concernant les violences sexistes et sexuelles (VSS) ; les femmes après 35 ans partent du secteur musical ( artistes, techniciennes, chargées de production ), car elles sont soit dégouttées du milieu ou se retrouvent avec des responsabilités parentales qui freinent leur carrière. C'est un problème sociétal qui dépasse le simple cadre de la musique !

Site du Festival Open The Gates.

Site de Kunthea.

 

 

Allebou, la main qui lave l'autre

Publié le 25/04/2023

Rencontre avec le rappeur manceau Allebou, artiste associé de Superforma en 2023, à l’occasion de la sortie de son prochain projet « Bunraku » qu’on fêtera en grandes pompes le 27 mai à L’Oasis lors de sa soirée carte blanche : la Ginga Party.

Le 2 juin prochain, sortira ton nouveau projet « Bunraku », que tu as commencé à dévoiler petit à petit ces dernières semaines. Peux-tu nous en dire plus sur son concept ?

Les treize morceaux seront dévoilés un par un tous les 15 jours. Mis bout à bout, les titres forment une phrase : « Quidam » «en vie» «jusqu’à» «quand ?» «Les phares éteints» «j’essaie» «oui mais, ...» «M’attends pas» «Travail» «et puis» « constance = » « Shine. » C’est la phrase qui résume un peu le mindset, le mood du projet au moment de sa création.

Tu parles de « projet », pas d’album. Pourquoi ?

Pour moi un album, c’est comme une histoire. C’est quelque chose de conceptuel. C’est vrai, que je conceptualise beaucoup tous mes projets. Donc si on part de ce principe-là, on peut parler d’album, à vrai dire même mon premier projet « Synthèse additive » c’était un album. Je ne sais pas trop... J’appelle ça un projet. Les gens en font ce qu’ils veulent, si on a envie de l’appeler mixtape, album, projet, histoire... peu importe, c’est de la musique.

On fêtera la sortie de « Bunraku », le 27 mai à L’Oasis lors de la Ginga Party. Une soirée carte blanche que nous t’avons proposée dans le cadre du dispositif « artiste associé ». Quelles étaient tes envies pour cette soirée ?

C’est un concept de soirée que j’avais déjà en tête depuis long- temps, que j’avais prévu d’organiser dans quelques années quand ce serait possible financièrement. Comme Superforma appuie la soirée, c’était l’occasion de faire une carte blanche à mon image. Pour la programmation, il y a Jey Brownie, c’était mon coup de cœur du moment. Pour moi, c’est un artiste en devenir, et je pense qu’il faudra compter sur lui dans les années à venir. J’avais à cœur d’amener une tête d’affiche nationale sur cette soirée, c’est le cas avec SDM et j’aime aussi ce qu’il fait. Et La Mouse Party, c’est un format qui est cool pour finir une soirée que j’ai déjà pu voir à Nantes. En début de soirée, on verra tous les artistes du Mans qui sont proches de moi et que je voulais aussi mettre à l’honneur... Je trouve que l’enchainement est cohérent.

La Ginga Party, c’est le gros temps fort avec le public de ton année en tant qu’artiste associé de Superforma. Mais il y a d’autres actions prévues sur cette années 2023, des résidences, de la médiation... Tu peux nous en parler ?

Il y a trois jours de résidence calés en mars et deux autres plus tard pour préparer la Ginga Party et, j’espère Le Printemps de Bourges, si je suis sélectionné. L’idée, c’est de préparer un show d’une heure complet de A à Z, il y aura des invités, des musiciens qui sont présents sur le projet, mais avec qui on n’a jamais vraiment joué sur scène, comme un saxophoniste, etc...

En 2023, j’interviendrai en milieu scolaire pour La Fabrique Rap, et aussi aux Croisettes pour des ateliers d’écriture avec Susanoô. Ça fait déjà pas mal de temps que je fais ce genre d’actions, depuis que je suis à La Baraka Prod, puis il y a eu la Couveuse etc... C’est quelque chose qui me tient à cœur de transmettre. Comme je le fais sur la Ginga Party, où j’invite un max d’artistes manceaux. C’est les vases communiquant. La force ou le pouvoir qu’on a un certain moment, je trouve que c’est important de le partager, de redistribuer pour ensuite aussi le recevoir... Comme le dit Alpha Wann dans son album qui s’appelle UMLA c’est-à-dire « Une Main Lave l’Autre », c’est ça en fait, tu ne peux pas laver une main sans l’autre main. Une main lave l’autre.

DOROTHÉE DOYER

Publié le 13/01/2023

La chanteuse et pianiste Dorothée Doyer vient de se lancer dans une carrière solo avec un premier EP très réussi et totalement autoproduit « De plus belle ».

Peux-tu résumer ton parcours de musicienne en évoquant les rencontres ou expériences les plus marquantes ? 

J'ai commencé la musique très tôt, mon père étant pianiste et passionné de jazz ! J'ai pris des cours de chant d'abord en lyrique et j'ai ensuite intégré l'École de Jazz à Tours durant 3 ans. J'ai eu la chance de rencontrer des superbes musicien(ne)s et de jouer dans différents projets aux styles variés, allant du gospel au jazz et à l'électro. L'expérience la plus folle et la plus grandiose reste celle du Cirque du Soleil, ou j'ai eu la chance de partir en tournée dans le monde entier. 

Qu’est-ce qui a motivé la sortie de ton projet solo ? Et que souhaites tu transmettre à travers cette première sortie ?

Ce projet est en moi depuis un certain temps, mais étant caméléon je ne trouvais pas complètement mon identité et chanter en anglais me limitait à un style alors que je cherchais un propos. Au moment du confinement, ça s'est imposé à moi. Tout ce temps passé face à mes émotions, j'ai commencé à écrire en français et j'ai eu envie de raconter des histoires. J'ai voulu transmettre de l'énergie et de la force à travers cet EP, qui est aussi un mélange de ce que j'aime entre pop et groove. Et j'avais envie de parler de sujets universels ou chacun peut se retrouver. 

La soul aussi bien que la chanson française te collent à la peau et à la voix : quelles sont les inspirations qui guident ton écriture ?

Aretha Franklin a été ma première révélation, et s'en est suivi tous les artistes de la Motown, j'ai saigné cette musique toute mon adolescence ! Côté chanson française pour la profondeur des textes et leur charisme, j'adore Aznavour, Michel Legrand, mais aussi Stromae !

Sortir un EP seule n’est pas chose aisée : tu es passée par plusieurs étapes, qu’est ce qui est le plus difficile pour faire aboutir son premier opus ?

Tout ce qui ne concerne pas la musique ! Gérer des domaines inconnus comme l'administratif, être sur tous les fronts, faire attention à chaque action/communication, se 'vendre' en permanence ; ça peut être complexe et ça demande aussi beaucoup de temps et un investissement absolu. Et à la fois on apprend, on se challenge et ça, ça me plait. En deux ans je me suis formée en MAO, j'ai monté ma propre structure 'Déploiement d'Elles', signé en éditions, monté des dossiers de subventions etc… Ce qui m'a permis d'ailleurs de bénéficier de l'aide SACEM, monter mon propre home studio et tant d'autres choses ! Ça a été très riche !

 

Ta formule live est en évolution : où souhaites-tu emmener le public lors de tes concerts ? De qui t’es-tu entourée pour travailler la scène ?

J'ai envie d'emmener le public à la fois dans l'intimité des émotions (piano voix), mais aussi de les surprendre sur des titres plus produits et puissants en termes de sons. Je travaille avec JJ Ann, qui prend le relais des claviers sur certains titres, et qui amène toute la production électronique. Au son il y a Thierry Chassang (chez qui j'ai réalisé l'EP), je bosse le coaching scénique avec Julien Grassin & Zoé Colotis (chanteuse de Caravan Palace) et l'image avec Dahlie Art.

Que penses-tu de la scène locale au Mans : as-tu perçu des évolutions ? As-tu des coups de cœur à nous partager ?

Je trouve que c'est une ville qui se dynamise culturellement et qu'elle a beaucoup d'avantages ! Cet été j'ai été surprise par le nombre d'événements et de festivals. J'aime aussi sa mixité et le croisement des domaines artistiques. Pour les coups de cœur, il y a Susanoô avec qui on partage la scène de temps en temps, mais aussi dans un autre registre le duo atypique Owa.

Quelles sont tes prochaines échéances ?

Quelques concerts dont le festival Bruissement d'Elles' à Tours (le 25 mars prochain), un album sur lequel je travaille (avec des collaborations) et du travail de live en résidences pour le duo.

Rencontre avec Florian Guérant de The Orchid

Publié le 12/10/2022

The Orchid viendra fêter la sortie de son album « Les Embellies » le 21 octobre à l’Alambik ! Rencontre avec Florian, chanteur/guitariste du groupe …

Peux-tu nous raconter quand et comment est né The Orchid ?

Le groupe est né de l'envie de 3 amis de longue date, Florian, Adrien et Benoît, né dans l'Est sarthois, de composer des chansons originales et de créer un univers musical qui leur serait propre ; à la confluence de leurs influences respectives. La folk dite indépendante, finalement très libre et permissive dans ses digressions, est apparue naturellement, s'affinant rapidement en une « folk indé électrisée ». Cela débuta fin 2012 avec une première résidence de travail. En 2014 sortait alors un premier EP de trois titres, en anglais, et une sélection à Starter, qui fut le théâtre de notre première scène ! Depuis, Benoît, le batteur originel est parti, remplacé par Damien en 2015, et le trio s'est agrandi en 2016 avec l'arrivée de Pierre à la contrebasse. Cet album représente ainsi le premier vrai fruit de notre travail en quatuor, qui plus est en langue française, virage linguistique entrepris en 2015 par amour enfin assumé de notre langue maternelle.

Votre album "Les Embellies" est sorti en mai 2022, depuis quand travailliez-vous sur celui-ci ? Quel a été le processus de création ?

Nous avons pris la décision de nous lancer dans l'aventure de faire un album à la fin de l'année 2018, suite à la production d'un 45 tours sorti en 2017 qui initiait notre travail à quatre, que nous trouvions fructueux et stimulant. Cette décision a aussi été prise comme un challenge qui, si nous le réussissions, nous ferait franchir un étape conséquente dans le développement du projet vers la professionnalisation. Une fois la dynamique de l'album lancée, les morceaux sont plutôt vite apparus, et le titre « Les embellies » a rapidement été désigné comme cap général à suivre, nous conseillant d'écrire sur l'espoir et l'à-venir que l'on se doit d'espérer lumineux. On retrouve ainsi dans cet album de nombreuses évocations et métaphores liées à la nature, à laquelle nous confions assurément ce rôle de capitaine de route vers cet avenir meilleur.

 

 

Pour la release à l'Alambik!, vous invitez Denis Péan qui a participé à l'album. Comment s'est passée cette collaboration ?

Elle a pu être vécue grâce à la bonté de ses âmes protagonistes. D'abord Mickaël Gasche, trompettiste intervenu sur notre second EP, qui nous a gentiment mis en contact avec Denis Péan (nous sommes fans de Lo'Jo et de l'écriture de Denis !), qui lui-même a répondu tout aussi favorablement et généreusement à notre invitation à accueillir son écriture et sa voix sur l'un de nos morceaux, intitulé « Là ». Denis, voyageur insatiable, amoureux des lieux et des âmes qui les habitent, nous était apparu comme une évidence pour ce morceau évoquant ces territoires, un peu partout dans le monde, que des murs balafrent et divisent, pour des motifs peu éthiques. Notre rencontre et son enregistrement à Master Studio avec Thierry Chassang furent aussi touchants que la prise de contact fut simple. C'est un souvenir qui reste très émouvant pour nous, et nous sommes plus qu'honorés et heureux que Denis soit parmi nous à l'Alambik !.

Est-ce que vous nous préparez d'autres surprises pour cette release ?

Ce ne serait plus une surprise si nous étions loquace à répondre à cela !!

Après cet album, quels sont les projets à venir ? Est-ce que vous planchez sur de nouveaux morceaux ?

Prestement, nous aimerions continuer de mettre en image ce premier album, par un autre clip de fiction, mais aussi par la réalisation d'un clip « live ». Mais en parallèle de cela, nous avons déjà repris le travail de composition et d'écriture, qui nous a manqué pendant toute la phase de production des Embellies, soyons honnêtes. Nous ne savons pas encore la forme que cela prendra mais un projet est bien en cours, et l'envie de créer ensemble tout aussi présente !

Réservez vos places pour le concert !

Matthieu Souchet, du groupe Turfu

Publié le 27/04/2022

Matthieu Souchet forme avec Raphaël Decoster « Turfu », un duo futuriste qui relève avec simplicité le pari de mêler les rythmes dansants de l’accordéon et les répétitions abstraites de l’électronique. Le 14 mai prochain, nous aurons le plaisir d’accueillir aux Saulnières, la première édition de leur Teknibal, fête hybride entre bal trad et électro. Rencontre…

Turfu, c’est né où et quand ?

On s’est rencontré avec Raph’ en 2014 au Portugal dans un camp de musicien.ne.s qui s’appelle Ethno : le principe c’est de se retrouver entre de musicien.ne.s de plein de pays du monde dans un endroit donné et de monter en une semaine un répertoire de morceaux trad’ de son pays, les arranger et partir en mini-tournée. On a mis un peu de temps à commencer Turfu, entre 2014 et 2017 on a juste échangé sur internet parce qu’on habitait dans des pays différents… De fil en aiguille, on s’est retrouvé en 2017 et on a commencé à créer les compositions pour jouer dans le festival “Andancas” dans lequel on s’était retrouvé en 2014 au Portugal.

Vous avez joué Turfu pour la première fois dans un Festival de danse traditionnel, comment vos morceaux ont été accueillis ?

Ce qu’on proposait était complètement nouveau. On a joué deux fois sur le festival, et entre le premier et le deuxième passage, les gens se sont vraiment passés le mot et ça a explosé quoi. Parce que c’était vraiment différent dans la programmation, même les gens qui nous avaient programmé étaient hyper enthousiastes !

Turfu sur scène, ça se traduit comment ? 

C’est un peu hybride. On ne fait pas de musique traditionnelle, ce sont vraiment des compositions originales, il n’y a pas de répertoire trad’ . Il y a des choses qui peuvent avoir des connotations avec des références mais on ne l’affirme pas du tout. Ce n’est pas notre démarche. On enchaine pas mal les morceaux pour avoir une dimension plus DJ set.

Après un EP en 2019 (« Espace Fraicheur ») et un premier album « Astrale Nouba », vous avez commencé à réfléchir en 2021 au Teknibal. Comment est né le concept ? Est-ce que c’était en réponse à un manque, un format que vous ne trouviez pas ailleurs ?

Il y a un peu de ça effectivement mais aussi le fait que souvent, quand on se retrouve avec Raph’ dans les bals trad’, on est un peu les troubles fêtes. Quand les concerts s’arrêtent, on est souvent à l’initiative d’afters où on peut passer beaucoup de morceaux hors trad’, où on propose des choses qui sortent un peu du cadre, ça s’est un peu imposé à nous naturellement ! Dans le cadre de notre résidence annuelle avec Paul B à Massy, c’est le projet qu’on a voulu y développer. Notre sortie de résidence c’était le Teknibal en fait ! Il n'a malheureusement pas pu avoir lieu à cause du Covid.
Aussi, il y a un engouement en ce moment autour des nouvelles musiques traditionnelles dites “neo-trad”, beaucoup de groupes émergent mais il existe peu de festivals qui les référencent ou de salles qui mettent ces groupes sur le devant de la scène. Notre souhait avec le Teknibal, c’est de pouvoir rendre visible les musicien.ne.s qui proposent ces esthétiques musicales.

Ça permet également de faire découvrir ces musiques à un nouveau public, et sortir de l’imaginaire “musique folklorique”...

Nous on se frotte souvent à la connotation “l’accordéon, c’est de la musette”, surtout en France. C’est pas du tout le cas dans d’autres pays où le trad’ est très présent. Nous, on a un vrai problème avec notre tradition en France. Et c’est ça que je trouve super chouette avec des groupes comme “Cocagne” ou “San Salvador”, il y a une mise en avant de ces groupes là et on voit que les gens se rendent compte qu’en fait c’est cool !

Teknibal #1 aura donc lieu au Mans, peux-tu nous en dire plus sur le programme de la journée ? Comment a été construite la programmation ?

Pour la construction de la programmation, notre point de départ c’est Turfu : une hybridation des genres entre l’électro et le trad’. L’idée c’est d’inviter des groupes soit néo-trad’ ou soit très trad’, et aussi des projets complètement électroniques. Et de proposer une progression tout au long de la journée en partant de trad’ pur et dur pour arriver à un gros groupe de techno qui clôture la soirée, et d’emmener le public avec nous dans cette transition. On retrouvera : Ciac Boum, de la trans pure et dure du Poitou, Jaçira qui vient plutôt de la musique électro mais qui emprunte à la musique d’Amérique Latine ; le Mange Bal qui propose une passerelle entre le trad et l’électro ; La Mal Coiffée, un groupe qui fait de la transe occitane, puis Turfu et enfin Dombrance pour clôturer la soirée, là on est sur de la musique très électro…

Après l’édition n°1, qu’est-ce que vous envisagez pour la suite du Teknibal ?

L’idée du Teknibal c’est pour l’instant une espèce de soirée sous forme de mini festival, puis de vendre le concept à des salles qui auraient envie d’accueillir le festival chez eux. À priori, la deuxième édition va arriver plus vite que je le pensais, en Septembre en région parisienne …

Réservez votre place pour le Teknibal #1

Interview d'Outrage pour la sortie de leur album "Pavillon Noir"

Publié le 14/04/2022

OUTRAGE vient de sortir PAVILLON NOIR le 8 avril dernier ! On a pris le temps d'en savoir plus sur le parcours de ce groupe et la genèse de ce nouvel opus en échangeant avec Yves Barré, batteur du groupe.

Ça fait quoi 25 ans de Punk Rock ? C'est quelle partie du corps qui vieillit le plus ?

Ahahaha! Tu commences fort ! En vrai, nous sommes immortels et nos instruments vieillissent plus vite que nous… Bon après si on y réfléchit bien, peut-être qu’il faut commencer à faire gaffe  à nos oreilles et aussi un peu au dos.

Le line up est-il le même depuis 25 ans ? Comment avez-vous réussi à durer ?

La base du line up est la même mais il y a eu quand même quelques changements depuis 1996 (notamment chez les cuivres). Le plus récent changement étant le départ de Rictus qui était un membre fondateur d’Outrage ! C’est Fouancis, notre bassiste (membre fondateur aussi) qui l’a remplacé.

Le secret pour durer c’est de garder la notion de plaisir en ligne de mire tout le temps ! Ne pas céder à la pression (d’un tourneur par exemple)… Garder une liberté totale d’expression artistique (Autoprod). Rétrospectivement, je crois que notre statut d’amateur nous protège vraiment ! Pas de question d’argent entre nous. Pas de notion de résultat non plus… Juste l’envie de prendre et donner du plaisir !

Quels ont été tes moments les plus fous ? Les plus durs dans la carrière d'Outrage ? 

- Les plus fous :

- Notre 1er concert en ouverture de SKA P à l’Oasis… On sortait tout juste du lycée, c’était comme si on faisait un stade de France. On l’avait préparé à fond, c’était la première fois qu’on se préoccupait de la mise en scène.

- La première date en Allemagne. Après 14h de route… Jouer à l’étranger sur un énorme Open Air avec une orga et un public très cool ! Mémorable.

- Sinon, il y a eu plein de moments fabuleux ! Les 10 ans d’Outrage au Forum Jeune avec Archive, les 20 ans d’Outrage au Ferrailleur, les dates où nous avons croisé des groupes mythiques (Fishbone par exemple…).

- La Ferme de Hauterive où les organisateurs ont installé une tyrolienne entre le bar et la scène pour pouvoir nous payer des verres pendant le concert.

- Et tellement d’autres moments…

- Les plus durs :

- Lorsque le tourneur « Follow Me » nous a planté à une semaine de la sortie de l’album Court-Circuit. Plus de concerts pour accompagner le disque.

- À chaque fois qu’un distributeur de disques à coulé ! Nous avons dû nous battre pour récupérer nos stocks auprès des mandataires judiciaires. On est même allé chercher les cartons dans l’entrepôt à Paris, juste avant les saisies d'huissier !

- Certains organisateurs malhonnêtes qui n’ont pas voulu nous payer…

- Des plans où on nous a dit de dormir par terre (à 10 heures de route de chez nous)…

- Sinon chaque départ d’un membre du groupe, c’est comme une séparation. Même si on est potes, ça fait toujours peur de s’éloigner de ses amis (Miam, Niclos, Yanou et aussi plus récemment notre ex-chanteur Rictus…). Car Outrage c’est avant tout un super moyen de rester connecter ensemble !

Où et comment avez-vous enregistré cet album "Pavillon Noir" ? Quelle place prend-il dans la discographie d'Outrage ? Maturité ? Retour aux sources ? Continuité ?

Pendant le 1er confinement 2020 on s’est tous équipé en matos… La plupart des prises ont été enregistrées chacun chez nous, à la maison ! On a quand même été en studio pour faire certaines prises (notamment les voix…). On a même enregistré les chœurs de « Au revoir à bientôt merci » dans les loges d’un concert. En gros, on s’est complètement libéré de la contrainte du temps (car en studio, c’est facturé à la journée) et de l’espace (pas de studio fixe). C’était la 1ère fois qu’on faisait ça. Sur les précédents disques, nous sommes toujours allé en studio pendant un temps donné. Dans la méthode, l’autre grand changement c’est qu’on a confié la Direction artistique et le mixage à Askwell. Notre ingé son live. C’était son 1er vrai projet donc pour lui aussi, il y avait un challenge à relever. Et punaise ! On est pas déçu… Il a vraiment fait un boulot de dingue…

C'est quoi ton morceau préféré de l'album ?

Musicalement, je les aime tous… Il me rendent fier car vu le contexte Covid et le départ de Rictus qui était chanteur mais aussi et surtout compositeur, nous avons réussi à rebondir ensemble et à poser précisément toutes nos envies sur supports ! En gros, le retour du chant en français, de riffs cuivrés sur du punk rock, des textes engagés sans être moralisateurs et une énergie dont le seul but est de faire bouger les gens en concert !

Après sentimentalement, j’adore l'École de nos Gosses car nos femmes, nos enfants et nos potes chantent dessus (c’est une première) ! Énergiquement, j’aime Allergique à l’Effort  et Petit Chef ! Poum Tchak Poum Tchak ! Mélodiquement, La Menace sort du lot…Bref, je ne suis pas objectif du tout.

Vous avez parcouru l'Europe, des festivals aux lieux alternatifs ... Est-ce que vous vous sentez européens ? C'est quoi pour vous qui lie toutes ces nationalités ? 

A fond, A fond, A fond ! On aime l’Europe et toute sa richesse, son patrimoine, ses cultures, ses langues… Même si, pour être franc, en tournée, notre vision est certainement très limitée. Comme tu le dis, on voit essentiellement des lieux alternos… Et nous n’avons pas trop le temps de découvrir le reste. Après on fait des superbes rencontres à chaque date ! Et puis on voyage tous beaucoup en dehors d’Outrage… Et essentiellement en Europe. On se sent proche du slogan européen utilisé dans les années 2000 « Unité dans la diversité » ! A contrario, le dernier Slogan « Relance, Puissance, Appartenance » nous donne juste envie de vomir ! Mais heureusement, ceux qui font les slogans ne sont pas ceux qui créent la richesse, notamment culturelle, de L’Europe.

Quelle relation particulière avez-vous avec l’Allemagne : vous préparez une tournée là-bas ? Comment Outrage est-il accueilli ? La réaction du public ? 

Oui nous serons en tournée du 20 avril au 2 mai inclus ! Nous avons un tourneur allemand qui travaille très bien depuis plusieurs années. À chaque fois, nous découvrons des lieux et nous retournons dans des salles dans lesquelles nous avons déjà joué. Parfois, il y a un ou deux gros festivals au milieu de la tournée (comme le Querbeat Festival cette année)… Outrage est très bien accueilli.. Les guitares saturées mélangées au cuivre, ça plait beaucoup… Je ne sais pas si c’est la fraicheur d’être un groupe étranger ou si les Allemands sont friands de découvertes mais le public est toujours super accueillant avec nous. Même si la plupart des gens ne connaissent pas nos morceaux… À chaque tournée allemande, on fait de belles rencontres, on revoit des visages qui reviennent nous voir… Bref, on a maintenant un bon réseau dans ce pays.

Le line up est-il le même depuis 25 ans ? Comment avez-vous réussi à durer ?

La base du line up est la même mais il y a eu quand même quelques changements depuis 1996 (notamment chez les cuivres). Le plus récent changement étant le départ de Rictus qui était un membre fondateur d’Outrage ! C’est Fouancis, notre bassiste (membre fondateur aussi) qui l’a remplacé.

Le secret pour durer c’est de garder la notion de plaisir en ligne de mire tout le temps ! Ne pas céder à la pression (d’un tourneur par exemple)… Garder une liberté totale d’expression artistique (Autoprod). Rétrospectivement, je crois que notre statut d’amateur nous protège vraiment ! Pas de question d’argent entre nous. Pas de notion de résultat non plus… Juste l’envie de prendre et donner du plaisir !

 

C'est quoi la méthode de composition d'Outrage ?

Nous avons un grand bassin avec des dauphins dedans ! On y jette des boules en plastique avec des petits papiers dedans. Le dauphin doit nous ramener une boule bleue, une boule verte et une boule mauve ! Les boules bleues c’est pour le sujet que nous abordons dans nos textes. Les boules vertes ce sont les grilles d’accords et les mauves ce sont les rythmiques. Une fois que nous avons un sujet, une grille d’accord et une rythmique, nous avons 18 minutes et 22 secondes pour écrire le morceau et l’enregistrer. Voilà pourquoi notre musique est très spontanée !

En vrai, il n’y a pas vraiment de recette miracle… Chacun est libre d’apporter ses idées, ses envies ! On expérimente, on construit, on garde, on jette… Y a pas vraiment de règle. Si on passe trop de temps sur un plan, on le met de côté… Si tout le monde bouge la tête, on sait qu’on tient quelque chose et on creuse.

Que pensez-vous de la création musicale en France de nos jours : musique et engagement politique ont-ils encore une place en 2022 ?

Même si le covid a mis 2 années entre parenthèses, depuis quelques années, nous avons le sentiment que la scène française est très inspirée, qu’elle sait se renouveler et qu’elle se porte incroyablement bien. Beaucoup de groupes alternatifs remplissent des salles sans passer par les grands médias et ça c’est super ! Même si la concurrence est rude, les canaux de diffusion actuels permettent de trouver une audience directe avec les fans. Certains exploitent merveilleusement bien ces nouveaux usages liés à la diffusion numérique. Avant, un groupe sortait un clip par an… Maintenant c’est 1 par semaine ! Donc oui, la création se porte bien ! Et encore une fois, je ne parle pas des 5 ou 6 artistes de variété qui squattent les grandes ondes radios du matin au soir… Je parle bien de notre scène alternative en France.

Concernant l’engagement des artistes, le contexte ambiant alimente forcément le discours des chanteurs… Et puis, historiquement, le Rock et les convictions (qu’elles soient politiques ou non) sont intimement liés…  Un groupe possédant une audience et un micro a la possibilité de faire passer des messages. Dans Outrage, nos textes sont engagés, ils reflètent ce que nous sommes mais ils ne sont pas moralisateurs ! Car on ne pense pas que les gens viennent à nos concerts pour entendre « fait ceci » ou « ne fait pas cela »… Au contraire, nous voulons qu’un concert d’Outrage soit comme une grande bouffée de Liberté ! Même si, évidemment, notre public doit forcément se retrouver dans les valeurs que nous véhiculons !

Quel message à envoyer aux jeunes artistes ?

Déjà, faites-vous plaisir ! N’ayez pas peur d’oser ! De diffuser vos chansons au plus grand nombre ! Ne soyez pas gênés de vous produire sur scène ! Soyez curieux, posez des questions à votre entourage et à des professionnels pour apprendre et gagner du temps. Et puis surtout (et c’est très vrai dans OUTRAGE), il n’y a pas besoin d’être un virtuose de la musique pour vivre des expériences inoubliables !

Comment évolue la scène musicale, culturelle du Mans selon toi ?

Depuis l’arrivée du Silo, le changement a été énorme ! Maintenant les groupes se connaissent. Ils partagent leurs expériences et les esthétiques sont complètement décloisonnées. Quand nous avons débuté, il y avait des rivalités entre les genres (Reggae, Punk, Metal…). On se croisait très peu et on se jaugeait pas mal. Tout ça a complètement disparu et c’est tant mieux… Il y a beaucoup de groupes très talentueux au Mans !

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